95 % des Haïtiens arrivant à Tijuana prévoient de traverser la frontière mexico-américaine
Le consulat haïtien de Tijuana estime que 95 % des Haïtiens qui arrivent en Basse-Californie ont l’intention de traverser illégalement la frontière vers les États-Unis peu après leur arrivée, dans l’espoir de réaliser leur « rêve américain ». Selon Wisly Desir, assistant administratif du consulat haïtien à Tijuana, cette aspiration est souvent nourrie par une croyance spirituelle. « Beaucoup pensent que Dieu est présent dans ce lieu appelé l’Amérique, c’est pourquoi ils veulent traverser aux États-Unis », a-t-il expliqué.
Au fil des années, des milliers de Haïtiens se sont établis à Tijuana, contribuant à l’économie locale en ouvrant de petites entreprises. Pourtant, selon Desir, la plupart d’entre eux n’ont jamais réellement envisagé de s’installer de manière permanente au sud de la frontière.
« Même ceux qui ont réussi à bâtir une vie à Tijuana restent curieux de savoir ce qui se trouve de l’autre côté de la frontière et pourraient encore traverser à un moment donné », a-t-il ajouté. Desir a cité l’exemple d’une famille ayant abandonné deux restaurants, une épicerie, une maison et des voitures pour tenter leur chance aux États-Unis il y a trois ans, sans jamais revenir.
De nombreux Haïtiens ayant tenté de traverser illégalement se retrouvent souvent expulsés ou déportés. « Il y avait un jeune homme qui avait récemment franchi la frontière mais a été renvoyé 22 jours plus tard. Il vivait pourtant à Tijuana depuis 2016 », a rapporté Desir.
Quant au nombre exact de ressortissants haïtiens vivant dans la région de Tijuana, Desir a reconnu qu’il était difficile de l’évaluer en raison du flux constant d’arrivées et de départs. « Ils traversent toujours. Certains restent assez longtemps pour attendre leur famille, mais il est difficile de savoir quand une personne arrive ou part de Tijuana. Il est donc compliqué d’établir un chiffre précis », a-t-il expliqué.
Face à cette situation, Desir conseille aux Haïtiens de demander un visa touristique pour visiter légalement les États-Unis et retourner à Tijuana sans complications liées à l’immigration. « Cela éviterait bien des soucis dans les deux pays », a-t-il conclu.
source : Border Report
