SIMPLE QUESTION DE COMPASSION
Par Pierre Robert Auguste
Le tiède communiqué des « ctarques » ne suffira pas à apaiser la douleur des parents éplorés, ni à atténuer leur responsabilité dans le carnage qui a emporté plus d’une centaine de concitoyens pauvres, issus de l’un des faubourgs les plus négligés de Port-au-Prince. Le plus affligeant est qu’ils ne sont même pas considérés comme de véritables citoyens. Leur pauvreté, aux yeux des dirigeants, semble les priver de tout droit à la mémoire collective. Par simple respect, les ctarques auraient dû décréter un deuil national.
Autres oubliés des ctarques : les sinistrés de la Grand’Anse. À ce jour, aucun signe d’attention de la part des autorités, aucune aide pour ces naufragés qui ont tout perdu.
Le régime républicain ne peut tolérer qu’il existe deux catégories de citoyens : ceux dont les droits sont reconnus et ceux qui en sont dépouillés. L’injustice étouffe la compassion. Le préjugé et le mépris anéantissent notre humanité. Or, la compassion est le premier signe par lequel on reconnaît que ceux qui gouvernent sont des êtres humains et non des sauvages.
Gonaïves, le 10 décembre 2024
Pierre Robert Auguste
