3 octobre 2025
Haiti | Violence aveugle à Petite-Rivière-de-l’Artibonite : des dizaines de morts et des familles confinées
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Haiti | Violence aveugle à Petite-Rivière-de-l’Artibonite : des dizaines de morts et des familles confinées

Petite-Rivière-de-l’Artibonite : une quarantaine de personnes lynchées, des familles contraintes au confinement

Collaborateurs des bandits, alliés circonstanciels des criminels du gang « Gran-Grif », présumés éclaireurs des hors-la-loi de Savien et autres suspects sont devenus les cibles privilégiées de la population civile dans un mouvement d’autodéfense enclenché. Une quarantaine de personnes auraient été lynchées à Petite-Rivière-de-l’Artibonite à la suite de l’arrivée des forces de sécurité le 6 décembre dernier.

La société civile de la vallée de l’Artibonite s’inquiète de la tournure violente des événements survenus avant l’arrivée des forces de sécurité. Selon un membre de la Commission de dialogue, réconciliation et conscientisation pour sauver l’Artibonite, des membres de la population mènent une campagne porte-à-porte visant à identifier les collaborateurs des gangs, alliés circonstanciels des criminels ou encore présumés éclaireurs du groupe « Gran-Grif ».

Le bilan est glaçant, rapporte Bertide Horace, porte-parole de ladite commission : une quarantaine de personnes ont été identifiées et victimes de lynchage. Elle évoque une vague de vengeance populaire aveugle qui a coûté la vie, entre autres, à un homosexuel prénommé Gasnet, ainsi qu’à des individus surnommés « Bòkò » et Tifranc. Les corps de plusieurs victimes auraient été jetés dans le lit de la rivière de l’Artibonite après avoir subi le supplice du « Bwa Kale ».

Face à cette violence, des familles se trouvent contraintes de se confiner chez elles. Selon Bertide Horace, rares sont les maisons où les occupants osent rouvrir leurs portes dans ce climat tendu et polarisé. De nombreux habitants ont déserté leurs quartiers, redoutant de subir le même sort.

À Petite-Rivière-de-l’Artibonite, bien que le mouvement d’autodéfense continue de se renforcer, la vie sociale reprend peu à peu. Certains habitants saluent l’engagement des forces de l’ordre pour rétablir la sécurité et attendent avec impatience la prise de la localité de Savien, bastion du gang « Gran-Grif ».

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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