Monsieur le Président du Conseil Présidentiel de Transition,
Haïti est à un carrefour historique, et votre leadership pourrait marquer un tournant décisif. Depuis des décennies, notre pays est en proie à une insécurité chronique, alimentée par des gangs armés qui prolifèrent en l’absence d’une force nationale solide pour protéger nos citoyens. Aujourd’hui, nous vous exhortons à prendre une décision audacieuse : poser les fondations d’une nouvelle armée haïtienne.
Nous savons que ce sujet est sensible. Nous comprenons les raisons qui ont porté le leader de votre parti, l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, à démobiliser ce qu’il restait de cette institution que les généraux de l’après 86 avaient trainé dans la boue.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les souvenirs d’un passé où l’armée a été instrumentalisée ne sont certes pas effacés. Mais faut-il, par peur des erreurs d’hier, continuer à condamner notre présent et notre avenir à la violence et à l’impuissance?
De plus, il est impensable de continuer à attendre une mission de paix hautement improbable et une revitalisation encore plus incertaine des forces kenyanes. Il faut maintenant compter sur nous-mêmes, sur la détermination des forces vives et saintes de la nation.
Les jeunes des 10 départements du pays, surtout ceux des provinces, n’attendent que votre signal pour s’engager, la tête altière et haut les fronts, pour défendre cette terre bénie.
Une armée moderne, bien formée, respectueuse des droits humains et soumise au contrôle civil, pourrait jouer un rôle clé dans la lutte pour redonner a la nation haïtienne sa gloire d’antan. Elle ne serait pas seulement une force défensive, mais aussi un pilier pour des missions de secours en cas de catastrophes naturelles, pour la surveillance de nos frontières, et pour le soutien logistique aux autorités civiles.
Les pays voisins qui jadis nous regardaient de haut pour notre faiblesse militaire, bâtissent des armées capables de protéger leurs citoyens et leurs intérêts. Pourquoi pas nous? L’idée n’est pas de militariser notre société, mais de lui redonner un sens de sécurité et de souveraineté.
Monsieur Voltaire, vous avez la chance de laisser un héritage qui transcendera les querelles politiques. L’architecture de la paix et de la sécurité nationale est à portée de main. Haïti mérite de voir s’élever une institution qui reflète sa dignité et son droit à la sécurité.
L’heure n’est plus aux tergiversations. Le peuple attend des actions. Bâtissons ensemble une armée pour protéger, servir et redonner espoir.
Respectueusement,
Pour le Directoire du FRETH
(Front de la Révolution Tranquille d’Haïti)
Daniel Chavannes
»Wi nou kapab. Nou ka Mete Ayiti Kanpe Djanm Ankò« »