« Ye, Ye, Colonel, Colonel, ebyen voye pran sa yo, voye pran sa yo tande , ou te dim konsa ou tebezwen pouw mete nan, pouw ka voye pou Chamo, wap voye pou Chamo, wap voye pou lot nèg yo, sa se 33 kès Kadach li ye, m gentan konnen ou gen bal galil, mwen pa mete anplil galil 5 kess galis selman ki ladan, mwe voye 33 kess kadach , ou tande ,ye, wa voye deye yo, m’ kete yo lan lakou a ,mwen menm map soti mwen pral regle yon bagay la, weekend kolo kolo mwen wap pran weekend ou, ou pa menm tandem menm la chak jou se weekend pou wou fre. »
Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature sont toujours absorbés par le partage du « gâteau », s’employant à placer leurs alliés à la tête des directions générales en fonction des intérêts partisans, les « gangs à cravates » s’activeraient discrètement à fournir des munitions aux » gangs à sapates « , qui exécutent leurs basses besognes.
L’insécurité, alimentée par ces derniers qui contrôlent les quartiers périphériques de la capitale, atteint des niveaux alarmants. Une conversation enregistrée, dont la date ne peut être précisée, entre deux factions d’une coalition criminelle en Haïti, révèle l’existence d’un réseau de distribution de munitions bien structuré.
Le contenu de l’échange téléphonique révèle une logistique minutieusement organisée. Les interlocuteurs évoquent le transfert de 33 caisses de munitions pour fusils d’assaut Kalachnikov et de 5 caisses supplémentaires pour fusils Galil, destinées à divers groupes armés. Les termes utilisés, comme « colonel » pour désigner l’un des protagonistes, témoignent d’une hiérarchie quasi-militaire au sein de ces gangs, dont les commanditaires graviteraient autour du régime PHTK les ayanr réunis en fédération.
Ces révélations démontrent non seulement l’ampleur des activités illicites, mais aussi l’incapacité des autorités à endiguer ce fléau, alors même que des policiers n’hésitent pas à s’en prendre à des civils non armés, en particulier à des hommes de loi. Dans le même temps, le gouvernement se focalise sur un référendum que de nombreux observateurs considèrent comme un « acte vide », visant à imposer un projet controversé et jugé anti-national.
La conversation évoque également un mécanisme de distribution précis : des cargaisons déposées dans des lieux stratégiques, des affectations spécifiques à chaque faction, et une routine opérationnelle qui confère une apparente banalité à ces transactions illicites.
La désinvolture qui se dégage de cette conversation – notamment à travers les allusions répétées au « week-end » comme métaphore de l’insouciance des protagonistes – traduit un sentiment d’impunité totale. Les criminels échangent librement des informations sur les armes de guerre, ce qui témoigne d’une audace qui traduit l’absence de contrôle de la part des autorités locales. Le fait que l’un des individus mentionne devoir « régler quelque chose » suggère que leurs activités dépassent la simple distribution de munitions et s’inscrivent dans un écosystème criminel encore plus vaste et plus complexe.
La DCPJ serait-elle en mesure d’intervenir rapidement en déchiffrant ce message afin d’identifier et de localiser son destinataire ?