Ces réunions, si nombreuses et si coûteuses, auraient-elles été des manœuvres pour apaiser les consciences internationales tout en laissant pourrir la situation à l’intérieur ?
Un mois après cette réunion, que reste-t-il sinon l’ombre d’un échec monumental ? Le 28 octobre 2024, autour d’une table ornée de fleurs symbolisant l’espoir, des hommes en uniformes et en habits officiels se sont réunis pour parler, discuter, échanger… Mais à quel prix et avec quel résultat ? La République saigne toujours, ses enfants errent dans des rues rongées par la violence, et ses écoles, des sanctuaires de savoir, restent portes closes. Le peuple, spectateur impuissant, subit les conséquences d’une République devenue théâtre de l’absurde.
Des décisions sans lendemain
Les gangs, arrogants et insatiables, réclament leur part du pouvoir, le gâteau du chaos qu’ils ont contribué à bâtir. Pendant ce temps, la capitale, qui fut le cœur battant de la nation, est isolée, prisonnière d’un siège tacite imposé par des bandes armées. Les routes, les écoles, les marchés : tout est paralysé. Où est passée cette volonté politique censée affronter les défis majeurs ? Ces réunions, si nombreuses et si coûteuses, auraient-elles été des manœuvres pour apaiser les consciences internationales tout en laissant pourrir la situation à l’intérieur ?
La fête de fin d’année dans la misère
L’année s’achève dans un silence accablant, rompu seulement par les cris de détresse des familles. Noël et le Nouvel An, symboles d’un renouveau espéré, s’annoncent comme des jours de douleur et d’amertume pour une population oubliée. La République célèbre quoi ? Une fête dans le vide, avec des promesses non tenues et des rêves piétinés par des intérêts partisans.
Une dette morale envers la nation
Un jour viendra où la République, lassée des discours creux, réclamera des comptes à ses dirigeants. Combien ont coûté ces réunions inutiles, ces déplacements à l’étranger, ces promesses vides ? Et qui remboursera cette dette morale ? Les fleurs sur la table faneront, les photographies s’effaceront, mais la mémoire collective, elle, demandera justice.
Haïti n’a pas besoin de réunions médiatiques. Elle a besoin d’actes courageux. Elle a besoin d’un État fort, d’une République qui se relève, et non d’une mise en scène répétitive dont le peuple reste la victime principale.