13 octobre 2025
PRA – CE QUE JE PENSE | Conatel : L’ARBITRAIRE EST SUBVERSIF
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PRA – CE QUE JE PENSE | Conatel : L’ARBITRAIRE EST SUBVERSIF

La loi de 1977, adoptée dans le contexte du régime dictatorial de Jean-Claude Duvalier, est la manifestation la plus éloquente des dérives de l’arbitraire législatif.

CE QUE JE PENSE
L’ARBITRAIRE EST SUBVERSIF

Par Pierre Robert Auguste

Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) semble s’inspirer des méthodes despotiques, la direction générale du Conatel vient à s’entacher d’une mesure liberticide : la suspension de l’émission de radio très populaire Boukante Lapawol, diffusée sur Radio Méga. On peut comprendre, dans une certaine mesure, le réflexe de conservation de ce directeur général à un moment où l’on parle de changements imminents dans l’administration publique, sous l’égide d’une présidence nonacéphale, illégitime et illégale, guidée uniquement par la volonté arbitraire de ses membres. Une présidence qui, de toute évidence, foule aux pieds le respect de la règle de droit et toute forme de contrôle institutionnel. Les dictateurs, surtout les apprentis, agissent ainsi : aveuglés par leur pouvoir, ils ignorent les conséquences de leurs actes.

La loi de 1977, évoquée ici, prise en pleine dictature duvaliériste sous Jean-Claude Duvalier, constitue un exemple frappant de cet arbitraire. Ironiquement, ceux qui s’y réfèrent aujourd’hui l’avaient autrefois utilisée comme un cheval de bataille, dans leur quête effrénée du pouvoir, obtenant ce dernier grâce aux faveurs insouciantes de la Caricom. Aujourd’hui, ils s’illustrent par une avidité démesurée, un penchant accru pour le despotisme, une désinvolture flagrante et une indifférence sociale encore plus prononcée que celle de leurs prédécesseurs. Iront-ils jusqu’à invoquer la loi sur la sûreté de l’État, conçue dans la même veine répressive, pour museler toute opposition ?

Il est vrai que la permissivité,le manque de discernement affectent le professionnalisme de la presse. Cela ne peut justifier aucune mesure liberticide. Toutefois, la presse ne peut non plus faire l’apologie du terrorisme, ni encourager ses manifestations. Dans le cas de l’émission Boukante lapawol de radio Mega, un reproche administratif, formulé en mise en garde , suffirait. Toute autre mesure est excessive, un mauvais précédent attentatoire à la liberté de la presse. Elle est arbitraire. L’arbitraire est subversif. Et le symbole du régime à abattre selon le peuple s’expose dangereusement et de manière indéfendable.

Nou bouke. Li tan.

Gonaïves, le 24 novembre 2024
Pierre Robert Auguste

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