Ariel et Conille, en partant pour Nairobi,
Trahissant la Patrie dans un sombre oubli,
Ont vu s’effondrer leur règne et leur pouvoir.
Le 15 octobre dernier, l’ancien Premier ministre haïtien, le Dr Garry Conille, révoqué par le CPT, contre le vœu d’Emmanuel Macron, annonçait dans un élan de propagande, sans aucune donnée réelle en main ou en perspective, le déploiement imminent de 600 policiers kenyans additionnels dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSSS).
Cette déclaration, appuyée par les engagements du président kenyan William Ruto, avait semblé indiquer une tournure déterminante dans la lutte contre l’insécurité en Haïti. Pourtant, en cette fin de mois de novembre, au regard de l’actualité, se pose une véritable question : qu’en est-il de ce projet annoncé en grande pompe ?
Dans son intervention, Garry Conille a déclaré que ce déploiement constituait une étape clé pour « résoudre la crise sécuritaire une fois pour toutes ». L’enthousiasme était palpable, avec des promesses de renforts en ressources humaines, en équipements et en technologies pour soutenir la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAD’H). Cependant, les semaines qui ont suivi ont révélé un contraste frappant entre l’ampleur des annonces et le manque de preuves tangibles sur le terrain.
Le président kenyan William Ruto a également réitéré son engagement, déclarant que ces 600 policiers renforceraient la capacité opérationnelle de ses troupes en Haïti. Mais au-delà des simples déclarations diplomatiques, aucune présence massive de contingents kenyans n’a été observée. Les habitants des zones en proie à la violence attendent toujours de voir les premiers signes du renforcement de la sécurité promis.
Plusieurs obstacles pourraient expliquer ce retard apparent. Sur le plan logistique, le déploiement d’une force multinationale requiert une coordination complexe entre les pays contributeurs, les Nations unies et les autorités haïtiennes. L’équipement et le transport des troupes, ainsi que leur intégration dans les structures de sécurité existantes en Haïti, sont autant de contraintes qui, jusqu’à présent, tendent à ralentir le processus.
Sur le plan politique, la situation est tout aussi floue. Si le gouvernement haïtien a fait de la sécurité une priorité affichée, le manque de la transparence dans la gestion des fonds et des partenariats internationaux posent question. L’absence de communication officielle sur les retards ou les obstacles rencontrés dans ce projet alimente la méfiance d’une population déjà désabusée.
Ce tableau évoque tristement les nombreuses promesses non tenues qui ont marqué l’histoire du pays ces dernières années. Les déclarations répétées de soutien international à la sécurité haïtienne se heurtent souvent à une réalité où l’aide promise reste lettre morte. Le cas des 600 policiers kenyans risque de devenir un nouvel exemple d’annonces non tenues, érodant encore plus la confiance dans les autorités haïtiennes et leurs partenaires étrangers.
Alors que la population haïtienne continue de souffrir de la violence « programmée » des gangs, l’absence de progrès concrets dans le déploiement des forces multinationales est ressentie comme une tromperie. L’idée que « la sécurité viendra de l’extérieur » perd peu à peu de sa crédibilité. Face à l’urgence, la patience s’épuise et les citoyens revendiquent des actions immédiates et concrètes.
Et maintenant ?
Pour l’heure, il est impératif que le gouvernement haïtien et ses partenaires internationaux clarifient la situation. Quel est le statut des 600 policiers kenyans ? Quelles sont les contraintes logistiques ou diplomatiques qui retardent leur arrivée ? Et surtout, quelles mesures alternatives sont prévues pour répondre à l’urgence sécuritaire en cas d’échec de ce projet ?
L’objectif de ces questions n’est pas seulement de pointer du doigt les responsables, mais de rappeler le besoin urgent d’une action coordonnée, sincère et efficace. Car dans le contexte actuel, chaque jour de retard aggrave la crise et nourrit le sentiment d’abandon d’une population à bout de souffle.