13 octobre 2025
Artibonite : Une vallée abandonnée aux gangs malgré la présence policière
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Artibonite : Une vallée abandonnée aux gangs malgré la présence policière

La grande attente suscitée par la présence des agents des unités spécialisées de la PNH, du contingent kenyan et la mobilisation de blindés dans la perspective du démantèlement des foyers de gangs dans l’Artibonite s’est dissipée. Peu d’actions concrètes ont été entreprises sur le terrain, déplore René Charles, président du Syndicat des Planteurs Visionnaires pour le Développement de l’Artibonite (SPVDA). Selon lui, se remettre en forme semble être la seule activité occupant les temps libres des policiers haïtiens et kenyans.

Sur la route nationale numéro 1, à hauteur de Croix-Périsse, le gang « Kokorat san ras » multiplie les actes d’enlèvement et de séquestration contre rançon, et ce, malgré une présence renforcée des forces de sécurité dans la zone. Le cas du jeune Micardo Dessalines, enlevé la semaine dernière par des bandits armés, illustre bien la situation qui prévaut à l’entrée sud des Gonaïves. Dans ce contexte marqué par des appels réitérés de la société civile, les forces de l’ordre sont exhortées à intervenir pour démanteler les gangs « Gran-Grif » et « Kokorat san ras », toujours actifs dans la région.

Malgré la dotation de plus de 11 blindés, la Direction Départementale de l’Artibonite de la Police Nationale d’Haïti (DDA/PNH) peine encore à mobiliser ses ressources humaines pour faire face à l’insécurité. Pour occuper les heures creuses, les policiers des forces spécialisées, tels que l’Unité Temporaire Antigang (UTAG), la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID), l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), ainsi que le contingent kenyan, déployés aux Gonaïves et dans la Vallée de l’Artibonite, se livrent à des exercices physiques pour améliorer leur condition, rapporte René Charles.

Aux Gonaïves, les policiers de la « Swat Team » du Groupe d’Intervention de la PNH (GIPNH) s’adonnent chaque matin à des séances d’exercices dans l’environnement du Commissariat Toussaint Louverture. Une scène similaire se déroule au Sous-Commissariat de Pont-Sondé, où les policiers se contentent d’améliorer leur condition physique, ajoute René Charles. Malheureusement, l’objectif de neutraliser les groupes criminels armés semble relégué au second plan, regrette-t-il.

Près de deux mois après le massacre perpétré le 3 octobre dernier par le gang « Gran-Grif » dans la localité de Pont-Sondé, aucune opération significative n’a été menée pour déloger les bandits de Savien et les criminels de « Kokorat san ras », dénonce une nouvelle fois le président du SPVDA. René Charles souligne également que la production agricole dans la vallée a considérablement chuté ces dernières années en raison de l’inaccessibilité des terres cultivables, un problème directement lié à l’insécurité croissante dans la région.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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