Flashback, 3 septembre 2020 – Hypocrites aux yeux vairons et aux nez allongés, cessez de nous inviter à vos dîners de cons ! Haïti n’en peut plus avec vos impositions d’espions et de croupions installés au sein des institutions régaliennes. We Can’t Breathe !
Les « cons » de la communauté internationale, portés au pouvoir avec la complicité des puissances, dont la France, humiliée par l’armée indigène le 18 novembre 1803, persistent à agir au mépris des lois souveraines de la République d’Haïti.
En août, l’un des analystes haïtiens les plus perspicaces et brillants, Pierre Robert Auguste (PRA), qui se présente toujours comme un entrepreneur politique et économique, mais également comme un patriote cosmopolite, mettait en garde le Premier ministre de l’époque, Garry Conille, contre le risque de devenir le « con de l’île ». À la lumière de la chute pitoyable et rocambolesque de ce dernier, PRA n’avait jamais été aussi proche de la vérité.
Aujourd’hui, pour enfoncer le clou sur la tête de cette couleuvre multicéphale, le président français Emmanuel Macron, l’un des tuteurs de ce capharnaüm présidentiel qu’est le CPT, qualifie ouvertement ses membres de « cons ». Si l’on s’attarde sur la connotation créole de la finale « PT », on pourrait, sans détour, évoquer des « cons de rien » : des incapables qui, au lendemain du 18 novembre 2024, après de beaux discours vides de sens, se révèlent incapables de répondre à ce descendant de Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau.
La particularité de l’appellation vexatoire utilisée par le président français réside dans le fait qu’elle a été prononcée au lendemain de la commémoration de la bataille de Vertières — la défaite de la plus grande armée du XIXe siècle, dirigée par son ancêtre Napoléon. Une telle déclaration a certainement dû faire se retourner d’indignation et de colère dans leurs tombes les héros de cette révolution, unique dans l’histoire de l’humanité : Dessalines, Capois, Pétion, Christophe, ces figures illustres qui sont nos ancêtres, nous, Haïtiens authentiques et responsables.
La vérité est que les membres du CPT incarnent, en tout point, ce que l’on pourrait appeler des « cons de rien ». Des cons de l’inutile, de l’indignité, de la servilité prédatrice, du trafic éhonté du bien commun. Ils sont les cons de l’apatridie, de la corruption systémique, de l’irresponsabilité politique et morale. Le pire ? Ces « cons » n’ont même pas trouvé la dignité de se déplacer à Vertières, ce haut lieu de l’histoire haïtienne qui surpasse, sans conteste, l’éclat du soulèvement de la Bastille.
Une autre singularité dans cette colère présidentielle française est qu’elle pourrait marquer la fin d’un cycle : celui de la perfusion internationale. Si le flot des fonds financiers venus de l’étranger venait à se tarir, alors les jours du CPT seraient comptés. Le bal des flibustiers qui exploitent sans vergogne le dos squelettique du peuple haïtien — alimenté par une insécurité délibérément orchestrée — toucherait à sa fin. Mais où iraient donc se cacher les millions accumulés au prix de tant de misère et de souffrance ?
C’est le propre des cons de n’avoir pas le sens du ridicule, de rester sur la scène même quand le rideau est tombé.