13 octobre 2025
Analyse du cabinet du PM Fils-Aimé : Gestion de crise ou partage du gâteau ?
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Analyse du cabinet du PM Fils-Aimé : Gestion de crise ou partage du gâteau ?

Par Patrick Prézeau Stephenson

La formation du cabinet d’Alix Didier Fils-Aimé, dans un contexte de crise socio-politique et sécuritaire profonde en Haïti, soulève des questions sur sa composition et ses objectifs. Si certains membres du cabinet se distinguent par leurs compétences et leur expertise, l’ensemble semble davantage motivé par des considérations politiques que par une véritable volonté de résoudre les défis pressants du pays. Voici une analyse des membres du cabinet, mettant en lumière leur potentiel de gestion en temps de crise et les risques d’un « partage du gâteau » – une division du pouvoir à des fins clientélistes ou partisanes.

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Forces du cabinet

1. Expérience dans des ministères clés

• Paul Antoine Bien-Aimé (Intérieur) : Avec une longue carrière au sein du ministère de l’Intérieur, Bien-Aimé apporte une expertise institutionnelle essentielle pour gérer les crises territoriales et administratives du pays.

• Marie Ketleen Florestal (Planification) : Forte d’une carrière à la Banque mondiale et au FMI, Florestal possède les compétences nécessaires pour négocier avec les partenaires internationaux et élaborer des politiques de développement durable.

• Raphaël Hosty (Travaux publics) : Son expérience de près de 40 ans dans la gestion des réseaux d’eau potable en fait un technicien chevronné capable de relancer les infrastructures essentielles, un domaine vital pour le bien-être public.

• Moïse Jean-Pierre (Environnement) : Spécialisé dans le changement climatique et la gestion des catastrophes, Jean-Pierre est bien placé pour relever les défis environnementaux récurrents d’Haïti.

2. Représentation des femmes et des jeunes

• Pédrica Saint-Jean (Droits des femmes) : Son engagement pour l’égalité des sexes est une avancée importante pour combattre la marginalisation systémique des femmes en Haïti.

• Niola Devalis Octavius (Jeunesse) : Ses initiatives en faveur de l’engagement des jeunes et de la consolidation de la paix sont porteuses d’espoir pour une génération souvent confrontée à la violence et au chômage.

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Faiblesses et inquiétudes

1. Nomination de figures controversées ou inconnues

• Patrick Pelissier (Justice) : L’absence d’informations claires sur son expérience jette un doute sur sa capacité à réformer un système judiciaire miné par la corruption.

• Duckenson Lorthe Blema (Santé) : Dans un pays en crise sanitaire, nommer un ministre sans parcours documenté dans ce domaine montre un manque de priorisation.

• Jean Michel Moïse (Défense) : Les détails limités sur son expérience soulèvent des questions sur sa capacité à diriger un secteur clé dans un contexte de montée en puissance des gangs armés.

2. Risque de politique factionnelle

Certaines nominations semblent davantage motivées par des alliances politiques que par des qualifications :

• Alfred Metellus (Économie) : Son passage bref et controversé en 2014 à un poste économique clé soulève des doutes sur sa capacité à gérer l’économie fragile du pays.

• Patrick Sully W. Joseph (Collectivités territoriales) : Ce poste pourrait davantage servir à satisfaire des élites locales qu’à engager des réformes de décentralisation.

• J.E Kathia Verdier (MHAVE). La diaspora exprime une vive indignation face à la nomination de cette illustre inconnue, une décision perçue comme étant imposée par un « secteur décrié » connu pour ses pratiques opaques et ses agendas douteux.

3. Absence de vision unifiée

Le cabinet semble fragmenté, avec des membres aux parcours variés mais sans stratégie cohérente. Cette fragmentation pourrait entraîner des conflits internes et limiter la capacité à résoudre les crises multiples d’Haïti.

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Dangers à venir

1. Patronage politique : Le cabinet reflète une tentative de satisfaire divers groupes politiques plutôt que de constituer une équipe technocratique centrée sur la résolution des crises.

2. Faiblesse en matière de sécurité : L’absence de leaders expérimentés dans la justice, la défense et la sécurité publique compromet les efforts pour stabiliser le pays face aux gangs armés comme « Viv Ansanm ».

3. Paralysie économique : Sans une stratégie économique solide, Haïti risque une aggravation des conditions de vie, du chômage et de sa dépendance à l’aide internationale.

4. Mécontentement populaire : Les citoyens pourraient percevoir ce cabinet comme un autre jeu politique au lieu d’une tentative sérieuse de répondre à leurs besoins. Cela pourrait alimenter des manifestations et approfondir la crise de légitimité.

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Conclusion

Le cabinet Fils-Aimé reflète à la fois des promesses et des périls. Bien que certains membres se distinguent par leur expertise, l’approche apparente de « partage du gâteau » compromet la capacité du gouvernement à répondre efficacement à la crise actuelle. Sans vision cohérente et sans focalisation sur les résultats, ce gouvernement risque de devenir un symbole supplémentaire de stagnation politique dans un pays qui aspire désespérément à un changement transformateur.

Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson: Éditeur manifeste1804@gmail.com

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