5 décembre 2025
Haiti | Installation du cabinet Fils-Aimé : un gouvernement sous le poids des attentes sécuritaires
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Haiti | Installation du cabinet Fils-Aimé : un gouvernement sous le poids des attentes sécuritaires

Port-au-Prince, le 16 novembre 2024 – L’installation samedi 16 novembre du cabinet conduit par Alix Didier Fils-Aimé, accompagné des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), inaugure un nouveau chapitre de la longue transition politique – qui n’en finit pas – entamée le 7 juillet 2021. Cependant, cette inauguration se déroule dans un contexte d’attente et de scepticisme, notamment en rapport avec les hautes contraintes sécuritaires pesant sur le pays.

Dans son discours d’investiture, le Premier ministre a insisté sur « le sens de l’urgence et du sérieux », une affirmation qui reflète l’ampleur de la tâche, mais qui reste insuffisante face aux attentes concrètes de la population, dont la majorité souhaite se déplacer de la capitale vers les provinces pour passer les fêtes de fin d’année.

Les propos de M. Leslie Voltaire, coordonnateur du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), qui a appelé les ministres à « agir contre l’insécurité », démontrent l’urgence de la situation. Mais ces déclarations rappellent une promesse non tenue : celle de la création d’un Conseil de Sécurité, inscrite dans l’accord politique du 3 avril 2024. Cet organe, censé coordonner les efforts pour éradiquer la violence des gangs, n’a jamais vu le jour. Cette lacune pose la question de la cohérence et de la capacité des dirigeants à mettre en place des mécanismes durables de rétablissement de l’ordre.

Alors que des gangs armés contrôlent des quartiers entiers de Port-au-Prince et d’autres régions stratégiques, l’absence de ce Conseil reflète un décalage flagrant entre les priorités politiques affichées et les actions entreprises ou à entreprendre.

La mise en place du cabinet, Fils Aimé/CPT, composé de personnalités issues de divers horizons, notamment des Tèt Kale (accusés de dilapidation des fonds PetroCaribe), du secteur privé (souvent perçu comme faiseur de gouvernements), et de Lavalas (accusé d’armer des jeunes à Cité Soleil) intervient dans un contexte marqué par des tensions sociales exacerbées et une frustration populaire à son paroxysme. Les citoyens haïtiens, lassés par l’inaction et l’absence de résultats concrets, exigent des mesures immédiates et transparentes.

Alix Didier Fils-Aimé, en tant que Premier ministre, saura-t-il réussir là où ses deux prédécesseurs, Ariel Henry et Garry Conille, ont échoué, alors que l’heure n’est plus aux beaux discours ni aux voyages à l’étranger, mais à une action concrète et décisive ? « Mettre les tgangs erroristes hors d’état de nuire sans compromis ni compromission« , exigent les victimes et des membres de leurs familles.

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