L’histoire retiendra les noms de ceux qui ont participé à la dilapidation des 40 millions USD dans les préparatifs d’un référendum illégal et bidon
Jeudi 27 mai 2021 (rezonodwes.com) – Dans une ou deux semaines, on parlera au passé du « référendum » de Jovenel Moïse, cette consultation illégale, interdite par la Constitution de 1987, que le régime Têt Kale, en complicité avec une partie de la communauté internationale, voulait imposer au peuple haïtien afin de clore les nombreux crimes politiques et économiques commis en Haïti au cours des dix dernières années.
De fait, la mission de l’OEA, mandatée par le Conseil Permanent de l’Organisation des États Américains et composée des représentants des États-Unis, du Canada, de l’Équateur, du Costa Rica et des Saint-Vincent-et-les-Grenadines, viendra probablement, dans quelques jours, offrir une porte de sortie honorable à Jovenel Moïse, afin de l’aider à abandonner son projet de référendum ou à le reporter aux calendes grecques, sans trop perdre la face.
Et déjà, les signes avant-coureurs de l’échec imminent du projet de référendum de Jovenel Moïse en Haïti sont bien visibles. Récemment, un porte-parole du CEP illégal de Jovenel Moïse, faisant le point sur la livraison du matériel sensible et non sensible, a admis que la pandémie de Covid-19 pourrait compromettre la tenue du référendum prévu pour le 27 juin.
« Le Conseil travaille dans le pays et pour le pays. Si l’épidémie continue d’évoluer et nous oblige à surseoir à nos activités, nous le ferons », avait précisé Hubert Jean, porte-parole du CEP.
Cependant, en dépit de l’échec inévitable du projet de référendum de Jovenel Moïse, le régime Têt Kale a gaspillé et dilapidé, dans le cadre dudit projet, des millions de dollars américains qui auraient pu être utilisés pour améliorer les conditions de vie de la majorité de la population, dont plus de 4 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
Le coût de l’opération référendaire s’élevait à 40 millions de dollars, avait révélé Guylande Mésadieu, qui se présente à la presse comme la présidente du Conseil Électoral Provisoire mis en place par Jovenel Moïse pour organiser son référendum.
Et l’histoire doit retenir les noms de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, ont participé au gaspillage de ces 40 millions USD dans les préparatifs d’une activité illégale et interdite par la Constitution du pays – un crime supplémentaire contre un peuple dont le quotidien est marqué par la mort, les assassinats, l’impunité, l’insécurité et la corruption.
1. En premier lieu, il y a Jovenel Moïse, ses ministres du gouvernement de facto, les responsables de la BRH, et tous ses conseillers au Palais National. Sans l’aval de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, ils ont dépensé ou participé, directement ou indirectement, à des opérations ayant conduit au décaissement illégal de plusieurs millions de dollars américains du Trésor Public.
Ils ont illégalement octroyé, sous prétexte d’organiser un référendum bidon et des élections frauduleuses, 3,1 milliards de gourdes pour les « activités électorales » et 500 millions de gourdes pour le « soutien aux partis politiques ».
2. En second lieu, il y a les membres du Conseil Électoral Provisoire, illégalement mis en place par Jovenel Moïse, dont chacun des 9 membres coûte des millions de gourdes au Trésor Public, sans être d’aucune utilité pour la Nation.
Chargés d’une mission illégale (organiser un référendum) par Jovenel Moïse et non assermentés comme il se doit, les membres de ce CEP devront répondre un jour ou l’autre de leurs actes devant le tribunal administratif du pays (Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif) et devant le peuple haïtien.
3. Ensuite viennent le BINUH et ses services d’appui au projet des Nations Unies (UNOPS), qui représentent des complices de taille dans la dilapidation des fonds du Trésor Public en Haïti sous le fallacieux prétexte de l’organisation d’un référendum illégal et d’élections truquées.
En effet, le BINUH avait annoncé, il y a quelques mois, que les élections et le référendum devraient coûter près de 125 millions USD, selon le budget établi par le Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Suite à un accord signé avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), le fameux Mathias Pierre, dont le nom restera éternellement associé à ce référendum bidon et à ces élections truquées, avait confirmé une première contribution du gouvernement haïtien de 20 millions de dollars dans le basket fund.
Le BINUH (Bureau des Nations Unies en Haïti), en particulier ses services d’appui UNOPS, devra également rendre des comptes pour les millions de dollars américains gaspillés dans les préparatifs d’une activité formellement interdite par la Constitution du pays.
4. Enfin, apparaissent les hommes et femmes chargés de la « sensibilisation » dans le cadre de cette activité illégale : le référendum bidon de Jovenel Moïse.
Ils se composent des partis politiques et des médias.
Les premiers ont réclamé 10 millions de gourdes pour chaque parti politique.
En effet, les partis politiques – au nombre étonnant de 150, selon Mathias Pierre, frappé par le daltonisme – qui participaient mardi à l’atelier sur le référendum illégal et les élections frauduleuses convoqué par le régime de facto, ont demandé à être payés pour leur rôle de figurant dans ce showbiz, mais officiellement sous forme d’octroi de financement « pour accompagner ces processus ».
Ces organisations proches du pouvoir PHTK ont déclaré avoir besoin d’environ 10 millions de gourdes des 40 millions décaissés par le Trésor Public sans l’aval de la Cour des Comptes, afin, selon les « propriétaires de partis », de « sensibiliser et mobiliser la population, en particulier celle vivant dans des zones reculées, pour qu’elle participe aux exercices démocratiques ». En réalité, il s’agissait d’une mascarade.
La liste de ces 150 partis et groupuscules politiques n’a pas été rendue publique à ce jour. Cependant, l’histoire un jour leur rendra « justice » en inscrivant leurs noms en lettres de feu parmi les fossoyeurs de la nation.
Quant aux médias, bon nombre d’entre eux ont bénéficié de contrats du CEP, sans l’approbation de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, pour promouvoir une activité illégale et interdite.
Sans le savoir, ils sont devenus des comptables de fait des deniers publics et devront eux aussi, un jour, rendre des comptes pour avoir participé à la dilapidation des 40 millions USD réservés pour le référendum bidon de Jovenel Moïse.