La république de Port-au-Prince vit des heures d’attente insoutenables alors que le suspense autour de la nomination d’un nouveau Premier Ministre atteint son comble.
Selon des informations exclusives de Rezo Nòdwès, le fameux communiqué de presse pourrait bientôt être publié dans Le Moniteur, en début de soirée, signalant ainsi un virage politique décisif pour le pays balancé d’un camp à l’autre au même objectif et calendrier.
A en croire plusieurs sources concordantes contactées par le journal, c’est un poids lourd du secteur privé qui devrait succéder au Dr Garry Conille, encore aperçu samedi lors d’un forum organisé par l’architecte Leslie Voltaire, mais qui, suivant les indiscrétions, aurait déjà commencé à se préparer pour son deuxième départ de la Primature, en fracas.
Ce départ anticipé témoignerait de la rupture entre le Premier ministre et les instances dirigeantes, exacerbée par le refus catégorique de Conille de procéder à un remaniement ministériel. Celui-ci avait exprimé sans équivoque sa volonté de maintenir en place son avocat personnel, le ministre de la Justice, ainsi que la ministre des Affaires Etrangères, que l’on disait associée à l’influence de Laurent Lamothe, ancien Premier ministre. Ce dernier, acteur controversé accusé de dilapidation des fonds de Petro Caribe, sanctionné pour corruption par le Trésor américain, représente une ligne de fracture dans la diplomatie haïtienne actuelle.
Conille, opposé à toute concession, aurait même défié les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), mettant en jeu les compétences de l’Etat face aux pressions.
En toile de fond de cette crise, l’impact des récentes élections américaines se fait sentir : l’administration démocrate, dont Conille espérait le soutien, a subi un revers qui a encore affaibli sa position. Le poids du secteur privé dans la sphère politique se fait désormais sentir plus ouvertement, notamment à travers le rayonnement de Laurent Saint Cyr, Tèt Kale 3 et représentant du secteur privé au sein du CPT et potentiel président de cette structure au dernier trimestre de 2025.
Reste à voir si ce nouveau chef de gouvernement apportera la stabilité tant espérée ou s’il renforcera davantage l’emprise des intérêts privés sur Haïti. La nation entière retient son souffle, entre impatience et résignation, alors que Le Moniteur pourrait à tout moment officialiser ce changement de cap. Mais à qui profitera-t-il vraiment ? Haïti débutera-t-elle la semaine avec un Premier ministre issu du monde des affaires, ou l’attente se prolongera-t-elle dans une incertitude qui parait interminable ?