La gestion du Conseil présidentiel de transition (CPT), sous la direction de l’architecte Leslie Voltaire, reflète les principes de « Fanmi Lavalas », un parti politique marqué par un leadership autoritaire et inflexible. Indifférent au sort de la population, Leslie Voltaire semble faire des massacres perpétrés par les gangs et des déplacements forcés un problème mineur.
Depuis que le dirigeant Lavalas est à la tête du CPT, les gangs armés ont renforcé leur contrôle, multipliant les attaques sur les communes de Cabaret et d’Arcahaie. Le quartier de Solino, qui résistait aux assauts du groupe « Viv ansanm », a fini par tomber sous le joug des organisations criminelles, selon des témoins déplacés. Qui orchestre donc la montée en flèche des violences à Port-au-Prince et ailleurs depuis l’arrivée de Leslie Voltaire à la coordination du CPT ? Faut-il voir une simple coïncidence entre sa prise de fonction et cette flambée de violences en Haïti ?
Bien que les erreurs du Premier ministre Dr Garry Conille ne soient pas passées sous silence, il importe de souligner le caractère revanchard et insensible de l’appareil « Lavalas », même face aux drames qui touchent la population civile. Des dirigeants sans légitimité électorale, et donc sans base légale, se sont accaparés du pouvoir par le biais d’un accord qu’ils peinent à respecter, déplore un observateur désabusé.
Les autorités des deux branches de l’Exécutif de transition se perdent dans des querelles stériles, motivées par leur soif de pouvoir, tandis que la majorité de la population endure des souffrances et que la carte des territoires sous l’emprise des gangs s’étend. À Solino, des centaines de familles ont dû fuir pour échapper à la violence des gangs ; à Arcahaie, des habitants ont été contraints de prendre la mer pour se réfugier sur l’île de la Gonâve après les multiples assauts de groupes armés.
Un mois après sa prise de fonction à la coordination du CPT, Leslie Voltaire semble davantage préoccupé par un remaniement ministériel que par la transition politique elle-même. Avant même son installation, il avait promis de faciliter l’éviction des trois conseillers de la présidence impliqués dans le scandale de la Banque nationale de crédit, en fonction des conclusions du rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Or, à ce jour, aucune mesure concrète n’a suivi cet engagement du représentant Lavalas au CPT.
Herve Noel