Au Kenya, les messages de propagande envoyés depuis Haïti laissaient entendre que l’hôpital général « récupéré par les Kenyans » était opérationnel, ce qui s’est avéré totalement faux. Ensuite, la mission ne donne aucune garantie que les routes nationales seront libres pour les fêtes de fin d’année, et encore moins de sécurité pour un référendum dont l’issue est incertaine avec un CEP incomplet et des membres sans formation académique. Les Haïtiens craignent de perdre encore plus de « territoire » depuis l’arrivée des Kényans en Haïti.
Le chef du parti DAP-K, Eugene Wamalwa, souhaite que le président élu des États-Unis, Donald Trump, retire son soutien à la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti.
M. Wamalwa a déclaré que M. Trump devait réexaminer le déploiement et permettre aux policiers kényans de rentrer chez eux pour lutter contre les activités criminelles dans le pays.
« Alors que nous emmenons nos policiers à plus de 10 000 kilomètres pour protéger les Haïtiens, nos femmes et nos enfants ont été laissés sans protection », a-t-il déclaré.
« Nous demandons à la nouvelle administration américaine de réexaminer le déploiement en Haïti et d’annuler la mission.
S’exprimant à Kitale lors d’une réunion de la Ligue des femmes du DAP-K, M. Wamalwa a souligné le problème croissant des enlèvements et des meurtres au Kenya.
Il a ajouté que le ratio police/citoyens kenyans était « dangereusement bas », ce qui aggrave le problème du maintien de l’ordre public.
M. Wamalwa a également demandé aux États-Unis de procéder à un audit des fonds alloués à la mission afin de s’assurer que chaque dollar est correctement utilisé.
En juillet, le Kenya s’est engagé à fournir des officiers de police après qu’Haïti a lancé un appel à l’aide internationale pour obtenir du personnel de sécurité afin de l’aider dans sa lutte contre les gangs accusés d’être à l’origine de la spirale de la violence.
En octobre 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, après une demande d’assistance du gouvernement du pays et de représentants de la société civile.
Dirigée par le Kenya, la mission internationale de maintien de la paix vise à aider la police haïtienne à rétablir l’ordre public dans un contexte d’aggravation de la violence des gangs et des troubles civils qui sévissent dans le pays depuis 2018. Jusqu’à présent, au lendemain des 100 jours de pouvoir de Garry Conille, cette mission peine à se montrer efficace dans la lutte contre les gangs fédérés par le régime PHTK, accusé d’être trop complaisant à l’égard de ces malfrats lourdement armés.