La question du rapatriement des Haïtiens de la République dominicaine continue de provoquer des tensions entre les deux nations voisines, révélant des différences profondes dans leurs approches diplomatiques et sécuritaires.
Dominique Dupuy, ministre haïtien des Affaires étrangères, s’est félicitée samedi lors de l’émission « Gouvènman Lakay » — une version remaniée de la stratégie de communication de l’ère Lamothe — de la diminution temporaire des déportations, attribuant ce recul aux efforts diplomatiques d’Haïti et à la solidarité de ses alliés internationaux. Mme Dupuy a exprimé son souhait d’un dialogue « franc et respectueux » entre Haïti et la République dominicaine, dans l’optique de construire un partenariat mutuellement bénéfique.
Ce discours, destiné à apaiser les relations bilatérales, témoigne de la volonté des autorités de facto d’une coopération régionale plus harmonieuse, mais est perçu par certains comme naïf ou trop conciliant.
En réponse, la ministre dominicaine de l’Intérieur et de la Police, Faride Raful, a adopté un ton ferme et intransigeant, affirmant que la République dominicaine continuerait d’expulser les migrants haïtiens conformément à un plan prévoyant le rapatriement de 10 000 personnes par semaine.
Cette déclaration résonne comme une réplique cinglante aux appels au dialogue de Dupuy, illustrant un contraste saisissant entre les deux gouvernements dans leur gestion des migrations. Pour les autorités dominicaines, la sécurité nationale et le contrôle des flux migratoires priment sur les considérations diplomatiques, malgré les critiques internationales.
Ce décalage entre les déclarations de Dominique Dupuy et de Faride Raful souligne l’amateurisme que certains attribuent à la diplomatie haïtienne. Tandis qu’Haïti prône la conciliation, la République dominicaine affiche une rigueur intransigeante, reflétant une approche plus sécuritaire d’une question complexe et sensible.