Où va la transition?
Le Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) est en train de piétiner, enlisant le pays dans une lenteur administrative qui ne fait qu’exacerber la crise.
Plusieurs questions fondamentales ne sont toujours pas résolues, des initiatives inachevées et des engagements promis non respectés. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) est encore incomplet, l’accord du 3 avril n’a jamais été publié dans Le Moniteur, et la mise en place du Conseil de Sécurité, qui devrait renforcer l’autorité de l’Etat, paraît avoir été reportée sine die. Quant à l’Organisme de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), celui-ci continue d’être à l’état de projet, tandis que la normalisation des cartels des mairies et des CASEC a été presque totalement négligée.
Au cabinet du Premier ministre, le chef du gouvernement se montre dépassé par l’ampleur de la situation. Nesmy Manigat, son propre chef de cabinet, a reconnu que le Premier ministre avait sous-estimé l’ampleur du problème de l’insécurité.
Aujourd’hui, le peuple haïtien endure des conditions de vie sans précédent, tandis que les deux branches de l’exécutif se livrent à un conflit interne stérile, érodant les rares fondements de la gouvernance. Cette attitude d’indifférence ne fait qu’alimenter la force des gangs, qu’il s’agisse d’armes ou de liens.
Aujourd’hui, il est nécessaire de poser la question à nos dirigeants actuels : entendez-vous, répondez aux besoins de la population, ou cédez votre place à ceux qui sont prêts à relever les défis. Les enjeux sont trop importants pour tolérer davantage cette inertie qui coûte cher en vies humaines, en espoirs et en stabilité.
Josten Louinon