Le Collectif du 30 janvier demande à Edgard Leblanc Fils de quitter le Conseil Présidentiel de Transition
La tension au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ne cesse de monter alors qu’un nouveau scandale de corruption éclabousse plusieurs de ses membres. En réaction, le Collectif des Partis Politiques du 30 janvier a demandé à son représentant, le Sénateur Edgard Leblanc Fils, de quitter le CPT. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) le 2 octobre dernier, qui accuse trois des Conseillers-Présidents du CPT de malversations.
Le Collectif du 30 janvier, dans une note de presse publiée ce lundi, a ainsi exprimé sa vive opposition à la tenue de la cérémonie de passation de pouvoir prévue pour aujourd’hui entre Edgard Leblanc Fils et Leslie Voltaire. Selon la coalition, cette passation, basée sur une résolution signée le 4 octobre par des Conseillers-Présidents accusés de corruption, constitue une tentative de réhabiliter des individus décriés, une manœuvre que le Collectif qualifie de « désespérée ».
Une demande de retrait pour préserver l’intégrité
Dans sa note, le Collectif indique être fermement attaché à l’idée de mise à l’écart des Conseillers-Présidents impliqués dans des scandales de corruption, tant que la justice n’a pas tranché sur leur cas. Il dénonce les tentatives de maintenir ces individus au pouvoir, estimant que cela discrédite le processus de transition et affaiblit la confiance du public.
En rappelant Edgard Leblanc Fils du CPT, le Collectif du 30 janvier entend affirmer sa volonté de lutter contre la corruption et d’envoyer un message fort en faveur de la transparence et de la redevabilité. « Nous ne pouvons pas cautionner un processus de transition entaché par des soupçons de corruption institutionnalisée », a déclaré Jean André Victor, le coordonnateur du Collectif.
Une transition dans l’impasse ?
La décision du Collectif intervient dans un contexte où le CPT peine à réaliser des avancées significatives. Alors que la crise sécuritaire s’aggrave avec les récentes violences perpétrées par les gangs dans l’Artibonite, le Collectif appelle la population à se mobiliser pour soutenir les forces publiques dans leur lutte contre l’insécurité. La coalition considère que le CPT, dans sa forme actuelle, est incapable de répondre aux défis du moment en raison de l’emprise de la corruption et des divisions internes.
Les prochaines étapes pour le Collectif
En parallèle, le Collectif du 30 janvier a annoncé qu’il engagera des consultations avec les autres forces politiques et sociales du pays pour envisager une nouvelle forme de gouvernance transitionnelle. Selon la coalition, un leadership stable et intègre est nécessaire pour mener à bien le processus de transition en Haïti. Le Collectif affirme rester ouvert à des discussions constructives afin de bâtir une gouvernance responsable, respectueuse des attentes de la population haïtienne et des échéances essentielles de la période de transition.
L’avenir du CPT en question
Le retrait de Edgard Leblanc Fils du CPT, qui reste incertain, pourrait être un coup fatal au Conseil Présidentiel de Transition, déjà fragilisé par les scandales. Tandis que la cérémonie de passation de pouvoir entre Leblanc et Voltaire est toujours prévue, des doutes persistent quant à la participation du premier, qui a récemment exprimé publiquement son désaccord avec les autres membres accusés de corruption.