15 octobre 2024
La Russie et la Chine freinent la transformation du MSS en Haïti et Ruto, Leblanc-Conille changent leur fusil d’épaule en suivant les diktats de Washington
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La Russie et la Chine freinent la transformation du MSS en Haïti et Ruto, Leblanc-Conille changent leur fusil d’épaule en suivant les diktats de Washington

Face au refus catégorique de la Russie et de la Chine de transformer Multinational Security Support (MSS) en Haïti en une force de maintien de la paix onusienne similaire à la MINUSTAH – tristement associée à l’épidémie de choléra – un basculement stratégique s’est opéré dans les discours. Les autorités de facto en Haïti, Edgard Leblanc et Garry Conille de même que William Ruto, semblent désormais suivre sans réserve la ligne de conduite des États-Unis.

Les États-Unis ont en effet revu leurs ambitions. Leur proposition initiale de métamorphoser la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSSM) menée par le Kenya en une force de maintien de la paix officielle des Nations Unies a été abandonnée. Cette décision découle d’un manque de soutien de la Chine et de la Russie, qui ont vigoureusement rejeté toute inclusion d’une telle option dans le projet de résolution discuté au Conseil de sécurité.

Les efforts diplomatiques des États-Unis et de l’Équateur se tournent désormais vers un objectif moins ambitieux : le renouvellement d’un an du mandat de la MSSM. Le Conseil de sécurité doit se prononcer sur cette proposition le 30 septembre 2024. Si le texte est approuvé, la mission multinationale serait alors prolongée jusqu’en octobre 2025, sans toutefois devenir une force de maintien de la paix sous le drapeau onusien.

Durant les négociations qui se sont déroulées ce mois-ci, la Russie et la Chine ont exprimé une opposition constante à la transition de la MSSM en opération de maintien de la paix. Elles ont exhorté le Conseil de sécurité à ne pas envisager cette option, insistant sur l’importance de ne pas anticiper ou préparer une telle transformation.

Dans le dernier projet de résolution, l’orientation est claire : il s’agit de prolonger le mandat de la MSSM pour une année supplémentaire. Par ailleurs, le texte insiste sur l’accélération du déploiement des forces policières et sollicite un effort accru de la part de la communauté internationale pour augmenter les contributions financières volontaires.

Les difficultés financières rencontrées ont retardé le déploiement prévu d’environ 2 500 agents de sécurité, limitant ainsi la capacité de la mission à appuyer la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans la lutte contre les gangs armés. Actuellement, le Kenya a envoyé 400 policiers en Haïti, tandis que la Jamaïque a dépêché 20 soldats et quatre policiers. Ce déploiement partiel, loin des objectifs initiaux, illustre les obstacles majeurs auxquels la mission est confrontée.

Le repositionnement des États-Unis, se concentrant désormais sur une mission multinationale limitée dans le temps, témoigne des tensions et des divergences géopolitiques au sein du Conseil de sécurité. Les autorités haïtiennes se trouvent, quant à elles, contraintes d’aligner leur discours et leurs actions sur les recommandations américaines, dans un contexte où la souveraineté nationale et la sécurité demeurent en péril.

source: The Kenya Times

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