Lundi matin, un groupe de missionnaires s’est rendu à l’hôpital universitaire La Paix, situé à Delmas 33, Port-au-Prince, pour rendre visite aux patients et distribuer des produits de première nécessité, a rapporté un évangéliste sur un groupe WhatsApp. Cet hôpital public, l’un des rares encore en activité dans la capitale haïtienne, témoigne tristement de l’état déplorable de la santé publique dans un pays avec un médecin comme chef de gouvernement, a-t-il ajouté.
Alors que l’Hôpital général, principal établissement de santé du pays, est fermé depuis plusieurs mois, l’hôpital La Paix fonctionne dans des conditions alarmantes, sans véritable capacité à répondre aux besoins urgents de la population. Depuis juillet 2021, deux médecins ont été nommés Premiers ministres successivement à la tête de l’État, mais cette situation n’a pas permis d’améliorer les infrastructures ni les services de santé, laissant les habitants sans accès adéquat aux soins.
Contacté par Rezo Nòdwès, le serviteur de Dieu qui a requis l’anonymat, a affirmé que les missionnaires ont été témoins d’une situation qui s’aggrave de jour en jour : patients mal soignés, infrastructures délabrées et équipements rudimentaires, les médicaments viennent à manquer. Certains patients, révèle-t-il, la plupart blessés par balle, sont des victimes directes de la violence des gangs qui contrôlent de vastes zones de Port-au-Prince.
« Ils se retrouvent à La Paix sans autre alternative, car non seulement leurs quartiers ont été pris d’assaut, mais les autres hôpitaux sont soit fermés, soit complètement débordés. Ceux qui ont terminé leur traitement à l’hôpital n’ont pas de foyer où retourner, se retrouvant abandonnés à leur sort ».
Le Premier ministre, le Dr Garry Conille, médecin de formation, a tenté à plusieurs reprises de rouvrir l’hôpital général de Port-au-Prince, mais ses efforts ou « son show médiatique pour attirer l’attention de ses tuteurs », selon beaucoup, sont restés vains. Face à la crise que traverse le pays, notamment la violence des gangs et l’effondrement des institutions publiques, le gouvernement peine à rétablir un semblant de normalité. Quant à l’hôpital La Paix, il incarne le cri silencieux des citoyens les plus vulnérables, qui voient leur vie mise en danger par un système de santé moribond.
Les missionnaires appellent donc les autorités à prendre des mesures urgentes pour éviter une catastrophe sanitaire plus grave. « Il ne s’agit plus seulement de soigner des blessures, mais de redonner espoir à des milliers de personnes qui ont tout perdu », a déclaré l’un d’entre eux à la sortie de l’hôpital.