Rejet des accusations de complot par les États-Unis concernant l’arrestation de ressortissants américains au Venezuela
Le département d’État américain a fermement rejeté les allégations de l’implication de la CIA dans un complot visant à assassiner le président vénézuélien Nicolás Maduro, après que les autorités vénézuéliennes ont déclaré avoir arrêté six étrangers, dont un membre de US Navy SEAL. Dans une déclaration officielle, le département d’État a qualifié ces accusations de « catégoriquement fausses », affirmant que les États-Unis « continuent à soutenir une solution démocratique à la crise politique au Venezuela. »
Ces déclarations interviennent à la suite de l’annonce des autorités vénézuéliennes concernant l’arrestation de six individus soupçonnés de participer à un complot visant à « déstabiliser » le pays, plongé dans une profonde crise depuis les élections contestées plus tôt cette année. Selon Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur vénézuélien, ce complot aurait été orchestré par la CIA et aurait eu pour objectif l’assassinat du président Maduro.
Cabello a notamment identifié Wilbert Castañeda, un membre présumé des Navy SEAL, comme étant le chef de l’opération. Deux autres Américains arrêtés ont également été nommés : David Estrella et Aaron Barrett Logan. Cette affaire fait suite à l’arrestation, rapportée par CNN, de Castañeda en août dernier à Caracas. Selon les autorités américaines, ce dernier aurait voyagé au Venezuela en tant que marin.
Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a déclaré que Castañeda, de nationalité mexicaine et américaine, faisait l’objet d’une enquête pour avoir pénétré sur le territoire vénézuélien sans documents adéquats. Outre les trois Américains, deux citoyens espagnols et un citoyen tchèque ont également été arrêtés dans le cadre de cette opération présumée.
Les autorités vénézuéliennes auraient également saisi 400 fusils américains liés au complot supposé. Cabello a affirmé que le Centre national de renseignement espagnol participait à l’opération, visant à assassiner plusieurs hauts responsables vénézuéliens, dont Maduro lui-même et le vice-président du pays.
Le département d’État américain a confirmé l’arrestation d’un membre de l’armée américaine et a déclaré chercher à obtenir davantage d’informations sur les deux autres citoyens américains détenus. Parallèlement, les gouvernements espagnol et tchèque ont également réagi, demandant des éclaircissements aux autorités vénézuéliennes concernant leurs ressortissants.
Contexte politique au Venezuela
Le Venezuela traverse une crise politique exacerbée par l’élection présidentielle controversée de juillet, où Nicolás Maduro a revendiqué un troisième mandat malgré les critiques internationales et l’opposition intérieure. Edmundo Gonzalez, chef de l’opposition, accuse Maduro d’avoir truqué le scrutin, affirmant que les résultats des votes publiés en ligne montrent une défaite claire du président en exercice.
Les États-Unis ont reconnu Gonzalez comme le candidat ayant reçu le plus de votes, bien qu’il ne soit pas officiellement considéré comme président élu. En réponse à cette situation, les États-Unis ont imposé des sanctions contre des responsables vénézuéliens liés à Maduro, et ont également saisi un avion utilisé par Maduro lors de ses déplacements internationaux.
Sur le terrain, la répression contre les manifestants et les dissidents s’intensifie, avec des milliers de personnes arrêtées et une vague de fuite de la population vers l’étranger. Selon Human Rights Watch, il s’agit de l’une des répressions les plus sévères observées dans le pays ces dernières années.