Le leader d’un culte de la faim au Kenya plaide non coupable

Le chef d’une secte kenyane qui aurait encouragé plus de 400 adeptes à se laisser mourir de faim a plaidé non coupable d’homicide involontaire, ce qui constitue l’un des pires cas de décès massifs liés à une secte.
Le pasteur autoproclamé Paul Mackenzie a comparu lundi devant le tribunal de la ville côtière de Mombasa aux côtés de 94 autres suspects.
M. Mackenzie a été arrêté en avril dernier après que 429 corps, dont des enfants, ont été déterrés d’une fosse située à Shakahola, une forêt isolée située à environ deux heures de route à l’ouest de Malindi. La plupart des corps présentaient des signes de famine et d’agression.
« Il n’y a jamais eu de cas d’homicide involontaire comme celui-ci au Kenya », a déclaré à l’AFP le procureur Alexander Jami Yamina.
L’accusation indique que plus de 400 témoins vont déposer au cours des quatre prochains jours.
M. Yamina a déclaré que cette affaire était unique au Kenya et que les suspects seraient poursuivis en vertu d’une loi relative aux pactes de suicide.
Lorsque l’affaire a éclaté l’année dernière, les Kényans ont été choqués et horrifiés par le fait que des personnes puissent volontairement se laisser mourir de faim. L’affaire a été connue sous le nom de « massacre de la forêt de Shakahola ».
M. Mackenzie aurait dit à ses disciples qu’ils iraient au paradis plus rapidement s’ils cessaient de manger.
M. Mackenzie fait également l’objet de deux autres procès : l’un pour terrorisme, qui a débuté en juillet, et l’autre pour maltraitance d’enfants, qui comprend la torture, l’agression, la cruauté envers les enfants et la violation du droit d’un enfant à l’éducation – ce qu’il nie.
Les survivants affirment que les enfants étaient censés être les premiers à s’affamer, selon un ordre macabre établi par M. Mackenzie. Puis les célibataires, les femmes, les hommes et, enfin, les responsables d’église.
M. Mackenzie a créé son église Good News International Church en 2003, mais a déclaré l’avoir fermée en 2019.
Il a encouragé ses fidèles à se rendre dans la forêt de Shakahola et à se préparer à la fin du monde pour « rencontrer Jésus ».
En mars de cette année, les autorités ont rendu les corps de certaines victimes à leurs proches après des mois d’identification par des tests ADN. À ce jour, 34 corps ont été restitués.
M. Mackenzie a prêché que l’éducation formelle était satanique et servait à extorquer de l’argent.