Prime à l’incompétence ? Après deux évasions massives de prisonniers, Pierre René François, de la DAP, promu responsable de la DCPJ
Sous le règne de Rameau Normil à la tête de la Police nationale d’Haïti (PNH), l’incompétence prime au détriment du mérite. La nomination de l’ancien responsable de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), Pierre René François, héritant d’un bilan catastrophique lors de deux évasions massives au Pénitencier et à la Prison civile de Croix-des-Bouquets, à la tête de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), est vue comme un scandale.
Près de 5 mille prisonniers (chiffres cumulés pour le Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets) sont dans la nature suite à deux évasions spectaculaires survenues à Port-au-Prince 1er mars 2024. Depuis, c’est le silence total. Aucun rapport de la hiérarchie de la PNH, aucune explication du responsable de la DAP sur les évènements. L’inspecteur général Pierre René François qui dirigeait la DAP, s’est muré dans un mutisme total, évitant même les interviews des médias.
Environ 5 mois après, l’ancien responsable de la DAP Pierre René François est installé à la tête de la DCPJ. Une promotion qui fait scandale, compte tenu de ses résultats désastreux aux commandes de la DAP. Deux plus grands centres carcéraux du pays dysfonctionnels, la prison civile des femmes démolie par des bandits, plusieurs milliers de criminels notoires éparpillés dans la nature, résument le lourd passif de l’inspecteur général Pierre René François.
Pendant que la nation demande des comptes, exige des éclaircissements sur le comportement passif des geôliers lors des attaques coordonnées contre le Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets, le commandant en chef de la PNH Rameau Normil opte pour une prime à l’incompétence en propulsant le concerné vers la DCPJ, un organe stratégique au sein de l’institution policière, dénoncent des organisations de défense des droits humains.
Il importe de rappeler que moins de 48 heures avant la prise du Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets, le chef de gang de Village-de-Dieu « Izo » avait prévenu sur les attaques armées visant les deux centres de détention. Aucune disposition n’a été adoptée pour éviter la catastrophe. Les bandits ont pu opérer sans une résistance de la police.