La police de Nairobi a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants mardi, alors que de nouvelles manifestations contre le président William Ruto ont commencé. Les militants avaient appelé à un « arrêt total » du Kenya afin de faire pression sur M. Ruto pour qu’il démissionne.
Bien que des semaines de manifestations parfois violentes aient vu M. Ruto retirer un projet d’augmentation des impôts de 2,7 milliards de dollars et renvoyer la quasi-totalité de son cabinet, les manifestants continuent d’accuser le président de mauvaise gouvernance, de corruption et de la mort de plus d’une douzaine de personnes après que la police a violemment réprimé les manifestants.
Des manifestations, menées principalement par des jeunes, ont également eu lieu à Kitengela et à Mombasa mardi, aux cris de « Ruto doit partir » et « Arrêtez de nous tuer ».
Les journalistes de Reuters sur place ont décrit ces manifestations comme étant parmi les plus importantes à ce jour, ce qui laisse entendre que la colère de la population ne faiblit pas.
La crise de la dette kenyane met à l’épreuve le président Ruto
Les vagues de protestation constituent le premier test majeur pour M. Ruto depuis son arrivée au pouvoir en 2022.
La Commission nationale des droits de l’homme du Kenya a indiqué mardi que 50 personnes avaient été tuées jusqu’à présent, principalement à Nairobi. L’organisation a ajouté que 413 autres personnes avaient été blessées et a appelé à une « directive de tolérance zéro sur les violations des droits de l’homme » pour les forces de sécurité.
Le bureau de M. Ruto avait annoncé des discussions « multisectorielles » pour cette semaine afin de répondre aux griefs soulevés par les manifestants, mais il n’a donné aucun signe de vouloir aller de l’avant avec ce plan.
Actuellement, le Kenya doit consacrer environ 30 % de ses recettes publiques à son niveau d’endettement écrasant, et ses citoyens souffrent de la montée en flèche du coût de la vie.
