Nairobi, 12 juillet 2024 – Des corps dissimulés dans des sacs ont été retrouvés sur le site de décharge de Kware, près du bidonville de Mukuru Kwa Njenga à Nairobi. Cette macabre découverte a été faite par des militants des droits de l’homme, dont ceux du Centre de Justice Communautaire de Mukuru, qui ont révélé que certains des corps avaient été démembrés, suscitant des spéculations sur les circonstances de leur mort.
Les corps, enveloppés dans des sacs verts, ont été découverts en plein milieu d’une recrudescence de cas de disparitions mystérieuses et d’enlèvements dans le pays, survenue après des manifestations contre la loi de finances qui ont fait plus de 40 morts.
« Des jeunes récupèrent des corps dans une fosse de carrière en face du poste de police de Kware. La police est sur place alors que d’autres corps sont retirés. Certains corps sont dans des sacs, démembrés. Jusqu’à présent, six corps ont été récupérés », lit-on dans un post du Centre de Justice Communautaire sur X.
Ces développements interviennent peu de temps après les manifestations pacifiques organisées par les étudiants de l’Université Jomo Kenyatta de l’Agriculture et de la Technologie (JKUAT), suite à la mort mystérieuse de Denzel Omondi, un étudiant de troisième année décédé après avoir participé aux manifestations contre la loi de finances.
Omondi a été retrouvé mort dans un marais à Juja, deux jours après avoir pris d’assaut le Parlement le 25 juin 2024.
Plus tôt, l’Autorité Indépendante de Surveillance de la Police (IPOA) avait appelé les Kenyans à fournir des témoignages oculaires concernant la disparition de leurs proches. « L’IPOA appelle à des témoignages de toute personne ayant des informations sur les disparitions et toute autre plainte », a déclaré la présidente de l’autorité, Ann Makori.
Makori a révélé que l’agence avait enregistré dix plaintes liées à ces incidents, qui sont actuellement à différents stades d’analyse et d’enquête. Parmi les dix, l’IPOA a dévoilé que huit des victimes ont depuis été retrouvées vivantes avec des allégations de harcèlement et de torture.
« L’IPOA n’a pas pu accéder à ces victimes et demande donc à elles et à tout autre témoin pertinent de se manifester et de déposer des déclarations pour faciliter des enquêtes rapides », a ajouté Makori.
Le Service National de la Police (NPS) est accusé de participation à des activités illégales, avec une pression croissante sur l’Inspecteur Général de la Police, Japhet Koome, pour qu’il démissionne en raison de son rôle présumé dans ces incidents.