28 juin 2024
Kenya/ Haïti:  La jeunesse kényane se met debout face à la politique du FMI/BM. Qu’en sera-t-il en Haïti ?
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Kenya/ Haïti:  La jeunesse kényane se met debout face à la politique du FMI/BM. Qu’en sera-t-il en Haïti ?

Au Kenya la jeunesse kényane appelée Génération Z  descend dans la rue pour protester massivement contre le projet de loi de finances 2024 du Président  William Ruto

En Haïti le Premier Ministre Conille, très probablement, prépare déjà son budget 2024/2025, communément appelé « Loi de finances « en Haïti.

L’ironie , c’est que ce sont les hommes du Président William Ruto qui viendront en Haïti – en cas de  besoin- aider Conille prochainement à réaliser ce que Ruto n’a pas pu faire chez lui :  imposer de fortes taxes à la majorité de la population pour faire plaisir aux institutions de Breton Woods (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International)

 Au Kenya des manifestations contre le projet de loi de finances 2024 sont actuellement en cours dans diverses régions du pays, car il existe une génération de jeunes dont  l’activisme,   que ce soit dans les rues de Nairobi ou à travers des campagnes mondiales sur les réseaux sociaux, rappelle avec force que les jeunes sont une force avec laquelle il faut compter. Ils ne participent pas seulement au processus politique, mais façonnent l’avenir de leur pays. 

Leur influence s’étend au-delà des manifestations et pénètre dans le tissu même de la société, entraînant un changement dans les pratiques des entreprises, les politiques gouvernementales et les normes culturelles.

Qu’en sera-t-il en Haïti ?

Le Média Capital CM présente cette jeunesse kényane, une force qui ne peut plus être ignorée.

Par Bernard Momanyi

Ces dernières semaines, le Kenya a été témoin d’un soulèvement remarquable mené par sa population la plus jeune, la génération Z, qui est descendue dans la rue pour protester massivement contre le projet de loi de finances 2024. Ces manifestations se sont avérées être plus que de simples moments de dissidence éphémères ; ils constituent un message clair adressé au gouvernement selon lequel la voix des jeunes ne peut être ignorée. Alors que certains dirigeants ont initialement sous-estimé leur influence, le président William Ruto a reconnu leur importance et s’est engagé à dialoguer avec eux. Ce changement n’est pas simplement une réaction aux protestations mais la reconnaissance d’une transformation sociétale plus large.

La génération Z, qui entre désormais en nombre important sur le marché du travail, est à l’origine du changement non seulement dans l’arène politique mais aussi dans le monde de l’entreprise. Leurs demandes soi-disant « déraisonnables » sont satisfaites non pas par obligation mais par nécessité. Le monde de l’entreprise, conscient qu’il ne peut pas se permettre de s’aliéner une génération entière, s’adapte rapidement. Les cabinets de conseil comme Edelman interviennent en tant que « chuchoteurs de la génération Z », aidant les entreprises à s’aligner sur les valeurs et les attentes des jeunes employés et clients. Ce changement témoigne du pouvoir et de l’influence de la génération Z.

Les entreprises subissent aujourd’hui des pressions sur plusieurs fronts : les jeunes activistes dans leurs rangs, les exigences des investisseurs en matière de pratiques éthiques et les attentes des clients en matière de responsabilité sociale des entreprises. Le marché a montré que les entreprises qui prennent position sur les questions sociales s’en sortent souvent mieux. Par exemple, les entreprises qui se sont rapidement retirées de la Russie après l’invasion de l’Ukraine ont enregistré de meilleures performances de marché que celles qui ont hésité. Cette tendance souligne un changement significatif dans le signalement des entreprises qui reflète des changements sociétaux plus larges.

Au Kenya, les manifestations menées par les jeunes contre le projet de loi de finances sont un microcosme de ce phénomène mondial. Les jeunes Kenyans utilisent les plateformes de médias sociaux comme TikTok pour amplifier leur message, transformant ce qui a commencé comme une dissidence en ligne en de puissantes manifestations de rue. L’utilisation habile des outils numériques par cette génération a rendu son activisme plus visible et plus impactant, démontrant sa capacité à mobiliser et à influencer l’opinion publique.

La réponse du président Ruto à ces manifestations est révélatrice d’un gouvernement qui commence à comprendre l’importance de s’engager auprès de sa jeunesse. Sa promesse de répondre à leurs préoccupations et de les inclure dans les discussions sur l’avenir de la nation est un pas dans la bonne direction. Les manifestations contre le projet de loi de finances soulignent que les jeunes ne se contentent pas d’exiger du changement, mais proposent également de faire partie de la solution.

Ce mouvement n’est pas isolé du Kenya. Partout dans le monde, la génération Z milite en faveur de la justice sociale, de la durabilité environnementale et de la responsabilité des entreprises. Leur activisme remodèle le fonctionnement des entreprises et des gouvernements. Le Financial Times a récemment fait état de la montée en puissance des conseillers qui aident les entreprises à s’adapter aux valeurs des jeunes employés et clients. Cette adaptation ne consiste pas seulement à répondre aux demandes, mais aussi à s’aligner sur un changement culturel important.

Les critiques du « capitalisme éveillé » argumentent des deux côtés du spectre. Certains militants considèrent la responsabilité sociale des entreprises comme de simples paroles, tandis que d’autres affirment qu’elle nuit à la rentabilité des entreprises. Cependant, ces critiques ne tiennent pas compte du problème dans son ensemble. L’évolution du monde de l’entreprise vers des pratiques plus socialement libérales est le reflet de l’évolution des valeurs sociétales. Les entreprises qui s’alignent sur ces valeurs sont plus susceptibles d’attirer à la fois des talents et des clients.

Dans un contexte plus large, les attitudes sociétales ont radicalement changé au cours des dernières décennies. Des questions autrefois considérées comme controversées, telles que l’homosexualité, les relations sexuelles occasionnelles et les rôles de genre, sont devenues normalisées. Ce changement est particulièrement évident parmi les jeunes générations qui mènent la bataille pour une société plus inclusive et plus juste.

L’activisme de la génération Z, que ce soit dans les rues de Nairobi ou à travers des campagnes mondiales sur les réseaux sociaux, rappelle avec force que les jeunes sont une force avec laquelle il faut compter. Ils ne participent pas seulement au processus politique, mais façonnent l’avenir de leur pays. Leur influence s’étend au-delà des manifestations et pénètre dans le tissu même de la société, entraînant un changement dans les pratiques des entreprises, les politiques gouvernementales et les normes culturelles.

Alors que le Kenya fait face aux défis et opportunités de l’avenir, il est clair que la génération Z jouera un rôle crucial. Leurs voix, exigeant justice, égalité et responsabilisation ne peut être ignorée. Ils ne représentent pas seulement l’avenir ; ils sont le présent et leur impact se fait déjà sentir dans tous les secteurs de la société.

Lisez l’article original sur Capital FM.

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