28 juin 2024
Haïti/Insécurité : La création du Conseil National de Sécurité toujours dans l’impasse 
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Haïti/Insécurité : La création du Conseil National de Sécurité toujours dans l’impasse 

 A la veille de l’entrée probable annoncée par certains médias des premiers éléments kényans  de la force multinationale de Sécurité en Haïti, il y a un grand vide au niveau de l’instance qui devrait, en principe, venir superviser au niveau national , les arrangements relativement à cette assistance internationale.  

Même le Premier Ministre Garry Conille, Président du CSPN ( Conseil Supérieur de la Police Nationale) , n’a pas pu confirmer cette information et encore moins donner des details relativement à leur nombre, leur déploiement,… etc.

En effet, à la suite d’informations parues dans la presse kényane dimanche sur l’arrivée possible d’un contingent de la police kényane en Haïti le mardi 25 juin 2024, Rezo Nòdwès a contacté directement le Premier Ministre du Gouvernement de Transition d’Haïti, le Dr Garry Conille, pour plus d’informations.

Au cours de cette brève entrevue, M. Conille a déclaré qu’il n’était pas en mesure de « confirmer ou d’infirmer » cette information à ce stade.

Pourtant l’Accord du 3 Avril prévoit  la mise en place d’un Conseil National de Sécurité( CNS) formé d’experts nationaux, de professionnels de la Diaspora et d’autres personnalités pour donner une réponse aux différents aspects de la crise de sécurité en Haïti.

Un CNS qui doit venir définir les modalités de coopération avec les partenariats internationaux en vue de l’amélioration de la Sécurité, notamment l’assistance technique aux Forces nationales de sécurité et au système judiciaire en vue de résoudre de manière durable les fléaux sociaux de l’insécurité , de la ville armée,  des trafics de personnes,  de stupéfiants, d’armes , de munitions , et  la contrebande.

Il devra également définir et superviser les arrangements relatif à l’assistance internationale en matière de sécurité ( Résolution 2699 du CSNU et autres) en consultation avec les collectivités territoriales , les acteurs de la Sécurité, de la gouvernance et de la société civile, ainsi que des experts nationaux et internationaux.

La création du CNS est le deuxième point de la feuille de route de la Transition politique en Haïti prévu à l’article 45 de l’Accord du 3 Avril. Le premier point étant la  Désignation( (Établissement) d’un gouvernement de sauvetage et d’union nationale comprenant des instances décentralisées et des directions autonomes.

Voilà ce que pourraient être  le rôle et les attributions d’un Conseil National de Sécurité (CNS) dans le cadre de la coopération internationale et dans  ce pays fragilisé par des gangs armés de :

1. **Coordination des actions sécuritaires** : Le Conseil National de Sécurité (CNS) pourrait assurer la coordination entre les différentes agences nationales et internationales impliquées dans la sécurité, telles que la police, l’armée, les services de renseignement et les organisations internationales.

2. **Élaboration de stratégies de sécurité nationale** : Il serait chargé de développer des stratégies et des politiques de sécurité adaptées à la situation spécifique du pays, notamment face à la menace des gangs armés criminels. Cela inclut la planification à long terme et la mise en œuvre de mesures préventives et répressives.

3. **Gestion de crises et d’urgences** : En cas de crise due à des activités criminelles organisées, le CNS joue un rôle crucial dans la gestion de ces crises, en mobilisant les ressources nécessaires et en coordonnant les réponses d’urgence.

4. **Collaboration internationale** : Dans le cadre d’une coopération internationale, le CNS faciliterai l’échange d’informations, la formation conjointe des forces de sécurité et la coopération opérationnelle avec d’autres pays et organisations internationales pour lutter contre le crime transnational organisé.

5. **Renforcement des capacités nationales** : Le CNS travaille à renforcer les capacités des institutions nationales de sécurité en termes de formation, d’équipement et de développement des compétences nécessaires pour faire face aux défis posés par les gangs armés criminels.

6. **Surveillance et évaluation** : Il assurerait le suivi régulier de la situation sécuritaire, évalue l’efficacité des stratégies mises en place et ajuste les politiques de sécurité en fonction de l’évolution des menaces.

7. **Promotion de la gouvernance et de l’état de droit** : En parallèle à ses fonctions opérationnelles, le CNS contribuerait à promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit et le respect des droits de l’homme dans la lutte contre le crime organisé, afin de préserver la stabilité et la sécurité à long terme du pays.

Ces points soulignent l’importance du CNS comme organe central dans la gestion des défis sécuritaires complexes rencontrés par Haïti, un pays confronté à des gangs armés criminels, en mettant l’accent sur la coopération internationale et la coordination des efforts nationaux.

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