Avec le recyclage de certains alliés du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) et la normalisation d’un népotisme déchaîné, le Premier ministre Garry Conille perpétue le système politique réactionnaire qui ne vise qu’à compromettre la suite des enquêtes relatives au gaspillage du fonds Petro Caribe et au massacre de La Saline, selon Pierre Espérance.
La composition du cabinet ministériel, rendue publique dans le journal officiel Le Moniteur, va à contre-courant de la gouvernance politique de rupture longtemps prônée par des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), d’après le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance. Sur les ondes de Radio Kiskeya, ce jeudi, le responsable du RNDDH dénonce une volonté affichée du Dr Conille de renforcer le PHTK à travers des ministères confiés.
Sans détour, le défenseur des droits humains critique la décision du chef du gouvernement de facto de s’allier à des membres du CPT pour violer des engagements pris. Selon Espérance, des ministères régaliens ont été confiés à des organisations politiques, une décision qui contredit la garantie de neutralité soutenue à l’approche des prochaines élections. En outre, il souligne que le PHTK est sorti gagnant et renforcé en voyant ses membres, qui ont gangsterisé le pays et mis à genoux des institutions, propulsés dans des postes clés du gouvernement.
Cette caricature de gouvernement équilibré vise à compromettre l’avenir de certains dossiers à scandale, dont l’enquête sur l’utilisation des fonds Petro Caribe et les massacres d’État qui vont être enterrés, déplore le numéro un du RNDDH. Le népotisme et le passé douteux de certaines figures fraîchement installées caractérisent le profil de la nouvelle équipe gouvernementale, insiste Pierre Espérance.
Il importe de souligner que des réserves ont été exprimées sur au moins deux ministres nommés par la Primature et le CPT. Le conseiller Dr Louis Gérald Gilles, protagoniste dans les controverses liées à la nomination du Dr Georges Fils Brignol (MSPP) et celle de Marie Françoise Suzan (MCFDF), est dénoncé par des secteurs pour « droit de cuissage » et immaturité dans les choix.
Hervé Noël
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