2 juillet 2024
Rencontre Primature/Acteurs Télécoms : Conille envisagerait t-il de faire entrer un nouvel opérateur Télécom en Haïti ?
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Rencontre Primature/Acteurs Télécoms : Conille envisagerait t-il de faire entrer un nouvel opérateur Télécom en Haïti ?

Dans une note en date du 7 juin 2024, la Primature a informé que le Premier ministre, Garry Conille, a rencontré, dans l’après-midi du jeudi 6 juin, les représentants de la Digicel et de la Natcom, ainsi que le directeur général du Conatel, autour des problèmes de qualité des communications et du réseau, constatés, notamment, dans certains endroits de la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans quelques villes de province.

On apprend que le Premier ministre Garry Conille a partagé avec les responsables de ces compagnies de téléphonie mobile sa préoccupation relative à l’insatisfaction croissante de la clientèle face à la précarité des services offerts.

Ainsi, il a demandé aux représentants de ces entreprises, ainsi qu’au directeur général du Conatel, d’engager, dans les meilleurs délais, des pistes de solution afin de remédier à cette situation.

Les « pistes de solutions « qui permettraient de remédier à la mauvaise qualité des services offerts par Digicel et Natcom en Haïti sont certes nombreuses.

Cependant étant donné le niveau des (5) cinq indicateurs suivants sur le marché haïtien :

  1. Faible concurrence et domination du marché : Les deux opérateurs actuels (Digicel et Natcom) contrôlent une part disproportionnée du marché, cela peut indiquer un besoin de plus de concurrence pour encourager l’innovation, réduire les prix et améliorer la qualité des services.
  2. Tarifs élevés pour les consommateurs : Considérant le pouvoir d’achat de la grande majorité des haïtiens , les tarifs des services de télécommunications de Digicel et Natcom sont excessivement élevés par rapport à d’autres marchés comparables, cela peut indiquer un manque de pression concurrentielle et justifier l’introduction d’un nouvel opérateur pour stimuler la concurrence par les prix.
  3. Faible qualité des services : Les services de télécommunications actuels en Haïti souffrent de problèmes de qualité, tels que des coupures fréquentes, une couverture limitée ou des vitesses de connexion lentes, cela peut signaler un besoin d’investissement dans l’infrastructure et justifier l’entrée d’un nouvel opérateur pour améliorer la qualité globale des services.
  4. Barrières à l’entrée relativement faibles : Les barrières à l’entrée sur le marché des télécommunications sont relativement faibles, par exemple en termes de réglementation, d’accès à l’infrastructure ou de disponibilité de fréquences radio, cela peut encourager l’entrée de nouveaux acteurs sans créer des obstacles insurmontables.
  5. Demande non satisfaite ou insuffisamment desservie : Certaines régions ou segments de la population ne sont pas correctement desservis par les opérateurs existants, cela peut justifier l’entrée d’un nouvel opérateur pour répondre à cette demande non satisfaite et améliorer l’accessibilité des services de télécommunications.
    Il devient évident que le Premier Ministre Gary Conille , s’il veut effectivement trouver une solution viable au problème identifié, ne peut pas faire l’économie de considérer sérieusement l’option de faire entrer un nouveau opérateur télécom sur ce marché de duopole en Haïti.
    Voici , outre l’entrée d’un autre opérateur Télécom, les dix actions que le Gouvernement du Premier Ministre Harry Conille pourrait entreprendre pour remédier à la mauvaise qualité des services de télécommunications sur uniquement ce marché de duopole En Haïti :
  6. Renforcement des normes de qualité: Mettre en place des règlements stricts concernant la qualité des services et assurer leur application rigoureuse par le biais d’inspections régulières.
    Exemple : Au Kenya, l’Autorité de régulation des communications (Communications Authority of Kenya) impose des normes de qualité strictes aux opérateurs télécoms. En 2019, elle a imposé des amendes à plusieurs opérateurs pour non-respect des normes de qualité, les incitant ainsi à améliorer leurs services.
  7. Incitations financières: Offrir des incitations financières aux opérateurs télécoms Digicel et Natcom pour qu’ils améliorent la qualité de leurs services, comme des subventions ou des réductions fiscales.
    Exemple : En Jamaïque, l’Office des services publics (Office of Utilities Regulation) offre des incitations financières aux opérateurs télécoms pour les encourager à étendre leur réseau dans les zones rurales et à améliorer la qualité de leurs services.
  8. Élargissement de la concurrence: Encourager l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché pour créer une concurrence plus intense, ce qui pourrait inciter les opérateurs existants à améliorer leurs services pour rester compétitifs.
    Exemple : En Côte d’Ivoire, l’ouverture du marché des télécommunications à de nouveaux opérateurs a conduit à une augmentation de la concurrence. Cette concurrence accrue a incité les opérateurs existants à investir dans l’amélioration de la qualité de leurs services pour rester compétitifs.
  9. Surveillance du marché: Mettre en place un système de surveillance du marché pour identifier les problèmes de qualité et intervenir rapidement pour les résoudre.
    Exemple : En Afrique du Sud, l’Autorité de régulation des communications indépendantes (Independent Communications Authority of South Africa) surveille régulièrement la qualité des services de télécommunications à travers le pays et intervient en cas de problèmes.
  10. Transparence et information des consommateurs: Obliger les opérateurs Digicel et Natcom à fournir des informations transparentes sur la qualité de leurs services afin que les consommateurs puissent prendre des décisions éclairées.
    Exemple : Au Nigeria, la Commission nigériane de communication (Nigerian Communications Commission) exige que les opérateurs télécoms fournissent des rapports réguliers sur la qualité de leurs services, qui sont ensuite rendus publics pour informer les consommateurs.
  11. Amélioration de l’infrastructure: Investir dans l’infrastructure des télécommunications pour garantir des connexions fiables et rapides, notamment en zones rurales ou mal desservies.
    Exemple : En République démocratique du Congo, le gouvernement a lancé un programme visant à améliorer l’infrastructure des télécommunications dans tout le pays, notamment en investissant dans la fibre optique et les tours de télécommunication.
  12. Formation et certification des techniciens: Assurer que les techniciens travaillant pour les opérateurs télécoms sont correctement formés et certifiés pour garantir des installations et des réparations de haute qualité.
    Exemple : En Haïti, le gouvernement à travaillé en partenariat avec des institutions de formation et des organismes de certification pour offrir des programmes de formation aux techniciens en télécommunications, garantissant ainsi des installations et des réparations de haute qualité.
  13. Collaboration avec les opérateurs: Travailler en étroite collaboration avec les opérateurs pour identifier les causes sous-jacentes des problèmes de qualité et développer des solutions efficaces.
    Exemple : Au Ghana, le régulateur des télécommunications collabore étroitement avec les opérateurs pour identifier les zones où la qualité des services est faible et mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation, comme l’installation de nouvelles tours de télécommunication.
  14. Éducation des consommateurs: Sensibiliser les consommateurs haïtiens aux normes de qualité des services de télécommunications et à leurs droits en tant que consommateurs pour les encourager à signaler les problèmes et à demander des améliorations.
    Exemple : À Maurice, l’Autorité des technologies de l’information et de la communication organise des campagnes de sensibilisation pour informer les consommateurs sur les normes de qualité des services de télécommunications et sur la manière de signaler les problèmes.
  15. Évaluation régulière des progrès: Mettre en place un système d’évaluation régulière pour mesurer les progrès réalisés dans l’amélioration de la qualité des services en Haïti et ajuster les stratégies en conséquence.
    Exemple : En Tanzanie, l’Autorité de régulation des communications évalue régulièrement la qualité des services de télécommunications à travers des enquêtes auprès des consommateurs et des tests sur le terrain, ce qui lui permet de suivre les progrès réalisés et d’apporter les ajustements nécessaires.
    Toutefois certaines conditions doivent être réunies pour que ce projet d’entrée d’un nouvel opérateur Télécom en Haïti puisse se matérialiser .
    Certes ,conscient des conditions d’insécurité auxquelles font face les acteurs du secteur, le Premier ministre a donné la garantie que l’Etat travaillerait à la création d’un environnement sécuritaire propice à leur fonctionnement et à l’amélioration de des services à la population.
    Cependant ,Il faudra également s’assurer de l’existence d’un cadre institutionnel et réglementaire susceptibles d’inspirer confiance à tous les acteurs (nouveaux et anciens).

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