20 juin 2024
Amnesty International exige la transparence de la mission kenyane en Haïti, craignant des violations répétées des droits humains
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Amnesty International exige la transparence de la mission kenyane en Haïti, craignant des violations répétées des droits humains

À l’approche imminente d’une mission de maintien de la paix controversée en Haïti, prévue dans moins de deux semaines, l’attention internationale se tourne de plus en plus vers le Kenya et les Nations Unies.

Les appels à la transparence et à la responsabilité se multiplient, les groupes de défense des droits de l’homme exigeant des précisions sur les objectifs de la mission et les mesures de protection des droits humains dans cette nation caribéenne en difficulté.

La question cruciale est la suivante : que se passera-t-il pour un officier qui tire, tue ou blesse un civil ?

Les principales organisations de défense des droits humains expriment des préoccupations croissantes, insistant sur la nécessité d’un cadre solide pour assurer la protection des civils haïtiens. Parmi leurs demandes, une formation complète pour les 2 500 soldats prévus pour le déploiement, mettant en avant l’importance du respect des normes internationales en matière de droits de l’homme.

La semaine dernière, Human Rights Watch a souligné l’importance pour les pays participant à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS) de mettre en place des mesures rigoureuses pour garantir le respect des droits de l’homme.

Suivant de près, Amnesty International a appelé, mercredi 5 juin, à une formation préalable au déploiement et sur le terrain pour les policiers et soldats participant à la mission, fournie par les entités pertinentes des Nations Unies.

L’engagement du Kenya dans cette mission a mis en lumière son propre bilan en matière de droits humains. Les abus passés commis par la police kenyane ont suscité des appels à une supervision stricte pour éviter des problèmes similaires lors de la mission en Haïti.

Amnesty International a souligné l’importance pour la mission de se conformer au droit international des droits humains, comme l’exige le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ana Piquer, directrice des Amériques à Amnesty International, a insisté sur les enjeux : « Toute action entreprise par cette mission multinationale doit strictement adhérer au droit international des droits humains. Un faux pas aurait des conséquences dévastatrices pour le peuple haïtien. »

La déclaration d’Amnesty a mis en avant la nécessité d’une formation sur les principes fondamentaux de l’ONU, y compris le droit des droits humains, l’exploitation et les abus sexuels, et la protection des civils. Ils ont également plaidé pour la nomination d’experts indépendants pour diriger les mécanismes d’évaluation des allégations d’inconduite, en évitant toute interférence et en assurant la transparence.

Historiquement, les réponses internationales en Haïti ont été entachées par des allégations de violations des droits humains. Les missions précédentes de l’ONU ont été accusées de violences sexuelles et ont été blâmées pour l’introduction du choléra après le tremblement de terre catastrophique de 2010.

En raison de ce passé, Amnesty International prône des mécanismes compatibles avec les poursuites pénales et d’autres mesures de responsabilité pour renforcer les cadres institutionnels haïtiens.

La mission très attendue, approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en octobre, a été retardée en raison de contraintes financières et de défis juridiques.

Le Premier secrétaire de cabinet, Musalia Mudavadi, lors d’une interview le dimanche 2 juin, a reconnu qu’aucun arrangement formel de déploiement n’a été finalisé dans le cadre de l’ONU, promettant la transparence une fois les décisions prises.

« Nous n’avons pas encore atteint ce niveau, et s’ils doivent être formés, nous le rendrons public », a-t-il déclaré.

Mudavadi a assuré que l’équipe MSS opérerait en stricte conformité avec les règlements de déploiement de sécurité et les normes de l’ONU. Cependant, les détails sur leur conduite opérationnelle restent vagues.

Des questions persistent sur le fait que le personnel déployé s’engagera à combattre les gangs ou se concentrera uniquement sur la protection des infrastructures gouvernementales clés. Le manque de clarté n’a fait qu’alimenter les inquiétudes quant à l’intention réelle et au cadre opérationnel de la mission.

Amnesty International a appelé à un mécanisme de plainte accessible, indépendant et transparent pour enquêter sur les allégations d’inconduite et de violations des droits humains, y compris l’exploitation et les abus sexuels. Ils plaident pour des normes claires pour les actions disciplinaires et les compensations, développées avec l’apport des communautés haïtiennes.

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