Selon ce qu’a rapporté le média américain CNN, le chef de gang Vitel’homme Innocent aurait joué un rôle important dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour rapatrier les corps des deux jeunes missionnaires américains tués en Haïti,
Lors d’un appel téléphonique avec plusieurs chefs de gangs, Vitel’homme Innocent – un chef de gang dont le groupe armé Kraze Baryé aurait négocié avec certaines autorités américaines afin de faciliter la récupération des corps des deux Américains assassinés à Lizon
Innocent lui-même fait l’objet d’une prime de 2 millions de dollars pour des enlèvements présumés de citoyens américains, ce qu’il conteste, affirmant qu’il espère se défendre un jour, note la chaîne américaine
Lorsqu’un gouvernement ou un responsable d’État négocie avec des gangs criminels armés responsables de nombreuses exactions telles des viols , des assassinats, la population pourrait interpréter cela de différentes manières.
Certains pourraient voir cela comme un signe de faiblesse ou de capitulation face à la menace, tandis que d’autres pourraient percevoir cela comme une tentative pragmatique de résoudre des problèmes de sécurité complexes.
Il pourrait également y avoir des inquiétudes quant aux compromis éthiques ou politiques nécessaires pour parvenir à un accord, ainsi que des questions sur les conséquences à long terme de telles négociations sur la stabilité et la sécurité nationale.
Voici cinq aspects négatifs potentiels associés à la négociation d’un gouvernement avec des terroristes et des gangs armés criminels :
1. **Légitimation de la violence :** En négociant avec des groupes criminels et terroristes, le gouvernement peut involontairement légitimer leurs actions violentes, en leur accordant une certaine forme de reconnaissance ou de validation de leurs méthodes.
2. **Risque de normalisation :** La négociation avec ces groupes peut créer un précédent dangereux, en normalisant le recours à la violence comme moyen de parvenir à des fins politiques ou criminelles. Cela pourrait encourager d’autres groupes à adopter des tactiques similaires pour obtenir des concessions.
3. **Affaiblissement de l’État de droit :** En cédant aux demandes de groupes criminels, le gouvernement risque de compromettre l’État de droit et l’autorité de ses institutions. Cela peut miner la confiance du public dans le gouvernement et sapera l’efficacité des systèmes judiciaires.
4. **Renforcement des groupes criminels :** La négociation pourrait renforcer la position des groupes criminels en leur fournissant des ressources, des territoires ou d’autres avantages qui pourraient être utilisés pour perpétuer leurs activités criminelles et accroître leur influence.
5. **Démoralisation des forces de sécurité :** Les forces de sécurité peuvent se sentir démoralisées ou trahies si le gouvernement semble capituler devant les menaces plutôt que de maintenir une ligne ferme contre la criminalité et le terrorisme. Cela pourrait compromettre leur efficacité et leur engagement à maintenir la sécurité publique.
Au regard de ces aspects négatifs que peuvent charrier des négociations avec des chefs de gangs criminels comme Vitel’homme Innocent, beaucoup se demandent quel est le message précis qui est envoyé à la Police Nationale d’Haïti (PNH) et à la population à travers cette démarche de l’Ambassade Américaine qui en même temps déclare que ces criminels doivent aller en prison ou « nan peyi san chapo « ?
Quelle sera la position du nouveau premier ministre Garry Conille face aux gangs armés criminels qui endeuillent la population depuis plusieurs années ?