Haiti: Insecurity persists despite armored vehicles delivered with great fanfare on February 22, 2020, what about orders for May 19, 2024?
Haïti : le 22 février 2020, l’arrivée de 10 véhicules blindés n’a pas réussi à endiguer l’insécurité « programmée », la publicité autour des nouvelles commandes de ce 19 mai 2024 changera-t-elle la donne ? Pour un véritable changement, il est indispensable de retrouver, d’arrêter et de traduire en justice les gangs à cravate.
Haïti, ravagé par une instabilité « programmée » et une violence chronique entretenue par des bandes terroristes fédérées par le régime PHTK-Tèt Kale, a régulièrement cherché à renforcer ses capacités en matière de sécurité. L’acquisition de véhicules blindés a été une stratégie récurrente pour tenter d’endiguer la criminalité et les activités des gangs. Deux événements marquants en témoignent : l’arrivée des véhicules blindés le 22 février 2020 sous l’administration Jovenel Moïse-Lapin, et le 19 mai 2024 sous le deuxième gouvernement de transition post-magnicide du 7 juillet.
Arrivée de véhicules blindés le 22 février 2020
Le 22 février 2020, le Président Jovenel Moïse a en effet accueilli en grande pompe plusieurs véhicules blindés à l’aéroport international Toussaint Louverture. Cette commande, destinée à la Police Nationale d’Haïti (PNH), visait « officiellement » à « renforcer les capacités opérationnelles des forces de police ».
Cependant, l’initiative a été critiquée par certains, notamment le sénateur Youri Latortue, qui a affirmé que les véhicules blindés serviraient davantage à réprimer les manifestations antigouvernementales qu’à lutter contre la criminalité. Et les gangs ont effectivement gagné du terrain, compte tenu de la situation actuelle. C’est une véritable hécatombe.
Les véhicules blindés reçus en 2020 ont suscité des réactions mitigées. D’une part, la direction générale de la PNH a souligné que ce nouvel équipement renforcerait les capacités d’intervention de la police, même réaction quatre ans plus tard. D’autre part, les résultats escomptés ne se sont pas matérialisés. Par exemple, à Carrefour Savien, malgré la présence de véhicules blindés, les actes de banditisme ont persisté, obligeant les transporteurs à éviter cette route.

A Port-au-Prince, un véhicule blindé abandonné dans le quartier du Village de Dieu témoigne de l’inefficacité de ces mesures face à la violence « programmée » des gangs.
L’arrivée des véhicules blindés le 19 mai 2024
Le 19 mai 2024, dix véhicules blindés offerts par le gouvernement américain sont arrivés à l’aéroport international Toussaint Louverture. Cette cargaison fait partie, laisse-t-on entendre, d’un paquet d’aide plus large comprenant 80 Humvees et 35 transporteurs d’infanterie MaxxPro, visant à soutenir Haïti dans sa lutte contre le banditisme. Le directeur général de la PNH, Frantz Elbé, a présidé la cérémonie de réception, soulignant l’importance de ce nouvel équipement dans la lutte contre la criminalité.
Par rapport à 2020, la réception de 2024 se déroule dans un contexte où l’insécurité reste à désirer. Selon un reportage de CNN, des munitions continuent d’affluer en Haïti depuis les États-Unis, alimentant les gangs, notamment dans le Plateau Central.
Cette réalité confirme la complexité de la situation sécuritaire, où la livraison de nouveaux véhicules blindés ne suffit pas à inverser la tendance à l’insécurité « programmée » qui met Haïti à genoux. Pour un véritable changement, il est indispensable de retrouver, d’arrêter et de traduire en justice les gangs à cravate.
Le contraste entre les événements de 2020 et de 2024 est frappant. En 2020, l’arrivée des véhicules blindés a été principalement orchestrée par le gouvernement haïtien lui-même, avec une forte composante de mise en scène politique. En revanche, en 2024, l’accent a été mis sur la coopération internationale avec les États-Unis, reflétant une tentative de réponse plus structurée et à l’insécurité qui n’a trop que durer.
Perspectives et questions ouvertes
La livraison de véhicules blindés en 2024, tout en démontrant un engagement en faveur du renforcement des capacités, laisse encore des questions fondamentales sans réponse. Des munitions continuent d’entrer en Haïti, alimentant la violence et remettant en question l’efficacité des contrôles aux frontières terrestres, aériennes et maritimes et de la coopération internationale. De plus, l’utilisation efficace et stratégique de ces chars par la PNH reste à démontrer, surtout dans un contexte où la confiance dans les institutions de sécurité est réduite.





