Vendredi 17 mai 2024 ((rezonodwes.com))–Les avocats kenyans de Midenga & Company Advocates et le Dr. Ekuru Aukot, leader et avocat du parti Thirdway Alliance, ont déposé le jeudi 16 mai 2024 une plainte pour « outrage au tribunal contre le gouvernement Ruto » au motif qu’il a désobéi et violé de manière flagrante une décision de la Haute Cour kenyane interdisant le déploiement de policiers kenyans en Haïti, en violation de la loi sur le service de la police nationale et de la Constitution du Kenya.
Le 26 janvier 2024, mentionne le document de plus d’une centaine de pages, le juge Chacha Mwita de la Haute Cour du Kenya a statué que le Conseil national de sécurité du Kenya, présidé par le président William Ruto, n’avait pas le pouvoir de déployer la police régulière en dehors du pays. Le juge Mwita a bloqué le déploiement des forces de police du gouvernement du président William Ruto en Haïti pour violation de la constitution kenyane.
Plus loin, rappelle la plainte, la Cour a fait valoir que ce déploiement était illégal parce que le Conseil national de sécurité n’avait pas l’autorité légale d’envoyer des policiers en dehors du Kenya. Mwita a précisé que « le Conseil ne pouvait déployer que du personnel militaire, et non de la police, dans le cadre de missions de maintien de la paix telles que celle prévue en Haïti« .
Par ailleurs, l’administration Biden, le gouvernement de William Ruto et les dirigeants de la CARICOM ont annoncé au public haïtien et kenyan que le déploiement en Haïti commencerait le 23 mai 2024 ou aux alentours de cette date.
Des avocats haïtiens ont également intenté, sans succès, une action en justice similaire contre le gouvernement de doublure de l’ex-Premier ministre de facto Dr Ariel Henry. Ils affirment que ce dernier n’avait pas de mandat constitutionnel ni d’autorité légale et qu’une mission mercenaire étrangère, financée par des puissances impériales dirigées par les États-Unis, viole la souveraineté d’Haïti.
Ces causes d’action continuent de s’appliquer au remplaçant d’Ariel Henry, le nouveau Conseil présidentiel de transition, composé de neuf membres et soutenu par les États-Unis et la CARICOM. Les avocats haïtiens maintiennent que cette mission, déployée sans légitimité, constitue une ingérence étrangère inacceptable dans les affaires internes d’Haïti.

