un billet de la rédaction
Le show des candidats : Réflexions sur le processus de nomination du Premier ministre en Haïti
Haïti, marqué par sa diversité culturelle et son histoire politique houleuse, fait à nouveau parler de lui avec la pléthore de candidats en lice pour le poste de Premier ministre, qui n’est ni constitutionnel ni légitime. Cette prolifération de candidats pour un seul poste démontre un manque de vision et d’engagement pour un véritable développement du pays. A bon entendeur!
De Torchon à Fils-Aimé, en passant par Conille et d’autres figures, cette compétition pour un seul poste de chef de gouvernement du pays le plus appauvri et le plus corrompu de la Caraibe, traduit la complexité et les enjeux du système politique haïtien. Cependant, cette profusion de candidats, répétons-le, pose des questionnements déterminants sur la viabilité et la légitimité du processus de nomination au regard de la constitution haïtienne de 1987.
Cette pléthore de candidats au poste de Premier ministre, si elle témoigne implicitement des aspirations démocratiques du peuple haïtien, remet en cause tant une certaine efficacité qu’une certaine stabilité de l’État. Dans la perspective des éventuelles élections présidentielles de 2025, cette concurrence acharnée pourrait être perçue comme le prélude à une campagne présidentielle tout aussi encombrée, rappelant les déboires rencontrés lors des scrutins précédents de 2010, 2011 et 2016.
Cette cacophonie politique doit impérativement être stoppée par les acteurs politiques haïtiens. Zafè plis ke 10 kandida pou yon grenn pòs, fòk sa sispann atò! Un consensus doit se dégager sur la nécessité de limiter le nombre de candidats, tant pour le poste de Premier ministre que pour la prochaine élection présidentielle. L’idée d’un poste unique disputé par un nombre limité de candidats, représentant diverses tendances politiques, mais sans qu’aucune idéologie connue ne soit véhiculée, résonne fortement auprès des observateurs politiques et de la population haïtienne.
A l’approche des élections de 2025, les leaders politiques haïtiens doivent absolument mettre de côté leurs intérêts personnels et s’unir pour le bien-être de la nation. Une véritable représentation politique passe par une sélection rigoureuse et éclairée des candidats, limitant ainsi la fragmentation et la polarisation de la société haïtienne.
Arrêtez cette mascarade, vous êtes allés trop loin. Réunissez-vous en groupes, représentant au maximum trois tendances politiques : la gauche, la droite et le centre. Mettez fin à cette mascarade. Un poste pour un Premier ministre. Et n’oubliez pas que le Premier ministre nommé ne sera ni légitime ni en conformité avec la Constitution.

