Minute de la Rédaction
La scène politique haïtienne révèle, en un conte tragicomique, son théâtre du ridicule, où les déclarations officielles oscillent entre promesse et parodie.Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Maître Ellder Guillaume, fait une pirouette ironique, contredisant les précédentes assurances du ministre de la Justice de facto, Émilie Prophète-Milce, concernant des sanctions sévères à l’encontre des terroristes du G9 fédérés dans le cadre de l’évasion spectaculaire de milliers de prisonniers du pénitencier national.
La capture des fugitifs libérés par les terroristes de la « Révolution 2024 » n’a jamais été à l’ordre du jour pour Me Prophète Milce, ancienne directrice de la Bibliothèque nationale, vandalisée par les gangs, mais elle n’a pas encore fait de déclaration publique sur ces actes de violence commis par les gangs.
Le tableau se complique davantage avec l’annonce jeudi de Me Guillaume, invitant ironiquement les fugitifs à se rendre, sans offrir la moindre perspective quant à leur réincarcération. En effet, face à un paysage où l’administration pénitentiaire est réduite à néant par l’évasion spectaculaire de février dernier, les défis pratiques et logistiques deviennent insurmontables.
La dichotomie entre la rhétorique officielle et la réalité du terrain cristallise les ambiguïtés inhérentes à la gestion de la sécurité publique en Haïti. Alors que les événements mouvementés démontrent la fragilité des institutions, le gouvernement persiste dans sa logique de contrôle et d’autorité, alors même que les preuves de son inefficacité s’accumulent.
Pendant que les bandits et les terroristes sèment la terreur dans les rues de Port-au-Prince, pénétrant même les murs de la prison pour libérer des milliers de criminels dangereux, la ministre de la Justice brillait par son absence. Ses promesses d’enquêtes et de poursuites demeurent lettre morte, tandis que le pays sombre dans le chaos.
Sa disparition en pleine crise sécuritaire, couplée à l’absence de réponses concrètes concernant la capture des fugitifs, interroge sur la cohérence et la compétence de la direction du gouvernement. La déclaration satirique de Maître Elder Guillaume, exhortant les prisonniers à se rendre sans offrir de solutions pratiques concernant leur réincarcération, illustre le fossé béant entre la rhétorique politique et l’action concrète.
Marquée par des déclarations destinées à entretenir l’illusion du contrôle, la dynamique officielle est de plus en plus critiquée par une population exaspérée par l’inaction des pouvoirs publics. Les intérêts du pays sont relégués au second plan dans ce jeu de pouvoir dérisoire, où les postes sont convoités pour le simple fait de rester à bord du navire en perdition.
