La crise qui frappe Haïti bouleverse les traditions de Pâques

0
197

En cette période de la Semaine Sainte, les citoyens et les religieux se tournent vers la prière pour la paix en Haïti. La crise implacable qui sévit en Haïti, exacerbée il y a un mois à peine, a empêché les Haïtiens de respecter bon nombre des traditions de la Semaine Sainte ce Vendredi Saint, principalement dans la capitale, Port-au-Prince, où 90 % du territoire est sous le contrôle de bandes armées.

Cette année, les processions animées et colorées ou les chemins de croix qui, traditionnellement à l’occasion de la Semaine Sainte, sont organisés par les fidèles de l’Église catholique du pays caribéen appauvri, sont restés en arrière-plan. Ainsi, dans un contexte marqué par une crise à tous les niveaux, les religieux ont vécu cette journée dans la prière, bien que beaucoup aient défié le climat actuel d’insécurité et aient assisté à la messe.

Dans des églises telles que la Saint-Pierre à Pétion-Ville et Notre-Dame de l’Altagrace à Delmas, toutes deux dans la capitale, des journalistes ont observé des dizaines de personnes priant pour la paix dans le pays. Des jeunes, des adultes et des personnes âgées, mais surtout des enfants, beaucoup d’entre eux portant des images de Jésus, ont rempli ces églises pour se souvenir du calvaire du Christ et de la souffrance du peuple haïtien.

Les prêtres catholiques et les fidèles ont imploré la fin de la crise, exacerbée depuis le 29 février, lorsque des bandes armées se sont unies et ont semé la terreur pour exiger la démission du Premier ministre, Ariel Henry, actuellement à Porto Rico et qui a été contraint de démissionner dès qu’un conseil présidentiel de transition sera officiellement constitué.

Des gangs criminels ont été abattus par la Police nationale d’Haïti lors d’une attaque contre le Palais national vendredi soir à Port-au-Prince, orchestrée par la coalition de bandes de terroristes armées « Vivre Ensemble », ont rapporté samedi les médias locaux.

Beaucoup d’entre eux ont osé sortir dans les rues grâce à un renforcement policier sur certaines voies publiques, où la presse a pu observerr vendredi plusieurs patrouilles. En effet, le chef de la Police nationale en disgrâce, Frantz Elbé, a promis cette semaine que l’entité « ne cessera pas de lutter » pour la sécurité de la population, à laquelle il a promis « de meilleurs résultats ».

Cependant, face au cataclysme qu’est en train de vivre Haïti, selon la description faite jeudi par l’ONU ayant soutenu longtemps le régime ‘corrompu de Ariel Henry », des organisations telles que Human Rights Watch réclament des actions urgentes pour aider à atténuer la situation.

Dans un communiqué, Human Rights Watch a recommandé des mesures pour permettre la gouvernance démocratique, la protection des droits de l’homme et l’accès aux biens et services essentiels. « Il est essentiel que les dirigeants haïtiens, régionaux et internationaux agissent pour éviter que la situation ne dégénère encore plus et soutiennent véritablement les Haïtiens sur la voie de la gouvernance démocratique, de la sécurité de base, de l’état de droit et de l’accès aux besoins fondamentaux », a souligné Nathalye Cotrino, chercheuse en crises et conflits au sein de l’organisation.

De même, dans le communiqué, Human Rights Watch considère urgent la mise en place d’un gouvernement de transition composé « de Haïtiens éminents qui ne soient pas entachés par des accusations crédibles de corruption, de soutien à des groupes criminels, de violations des droits de l’homme ou d’autres crimes graves ».

Le Conseil présidentiel à 7 Tèt chargé de mener à bien la transition est en train de finaliser sa prise de fonction officielle, suivie de la nomination d’un Premier ministre, avec lequel il formera un gouvernement d’unité nationale. Une fois cette institution mise en place, le Premier ministre virtuel de factol, Ariel Henry, « quittera » le pouvoir, comme il l’a lui-même contraint d’annoncer dans un message à la nation depuis Porto Rico, où il est resté bloqué au début de ce mois après un voyage au Kenya pour discuter unilatéralement de l’envoi de la mission multinationale de soutien à la sécurité attendue en Haïti.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.