Le pays connaît une crise exacerbée par la prolifération de gangs armés, alimentée en partie par un flux illégal d’armes en provenance des Etats-Unis, malgré les efforts de l’administration Biden pour y remédier. Les gangs, équipés d’armes puissantes et en mission » planifiée « , contrôlent aujourd’hui une grande partie de Port-au-Prince, alors que le gouvernement de rechange PHTK-Tèt Kale, qui a lui-même regroupé les gangs en une fédération, est en pleine déconfiture.
Les Nations unies, qui soutiennent depuis longtemps l’administration corrompue, illégitime et inconstitutionnelle d’Ariel Henry et de ses alliés du SDP-Fusion-Inite, ont fait état d’une augmentation alarmante du nombre de décès liés à la violence des gangs, tandis que des acteurs internationaux tels que le CARICOM cherchent à mettre en place un gouvernement de transition pour rétablir l’ordre et organiser des élections « libres et équitables », alors même qu’une quatrième version du PHTK se profile à l’horizon.
Pour résoudre la crise en Haïti en dehors de la Constitution, un Conseil présidentiel de transition, composé de représentants des différentes factions haïtiennes, y compris celles qui sont à l’origine du chaos, devrait être formé. Cependant, le flux continu d’armes illégales et la corruption endémique entravent les progrès, laissant le pays dans un état de chaos et de désespoir humanitaire.
Les partenaires internationaux, y compris les États-Unis et la CARICOM, exhortent le gouvernement (impopulaire au départ) à prendre des mesures urgentes pour restaurer la stabilité et la sécurité, tout en reconnaissant les immenses défis auxquels le pays est confronté. Alors que la situation en Haïti reste fragile et incertaine, les efforts se poursuivent pour trouver des solutions durables (avec les acteurs qui ont généré la crise, SDP et Fusion en particulier) et pour aider le pays à se reconstruire et à se développer sur le long terme.
Lettre de la Caricom à Ariel Henry, Premier ministre du gouvernement virtuel d’Haiti
28 mars 2024
Monsieur le Premier ministre Ariel Henry,
La réunion du 11 mars 2024 en Jamaïque, où les chefs de gouvernement de la CARICOM ont réuni les parties prenantes haïtiennes et les partenaires internationaux, a conduit à l’engagement des parties prenantes haïtiennes en faveur d’un arrangement gouvernemental de transition par le biais de la formation d’un Conseil présidentiel. Cette entité est censée faciliter une transition du pouvoir en douceur et pacifique ainsi que la continuité de la gouvernance, ouvrant la voie à des élections libres et équitables dans les plus brefs délais.
Lors de cette réunion, nous avons pris acte de votre démission en tant que Premier ministre, dès l’établissement de ce Conseil présidentiel de transition et la nomination d’un Premier ministre intérimaire. À la suite de consultations approfondies parmi les différentes parties prenantes et secteurs mentionnés dans la Déclaration finale du 11 mars 2024, la CARICOM souhaite informer que la composition du Conseil présidentiel est la suivante :
- Collectif du 30 janvier : Edgard Leblanc Fils
- Accord du 21 décembre : Louis Gérald Gilles
- Pitit Dessalin : Emmanuel Vertilaire
- EDE/RED/Compromis Historique : Ambassadeur (de facto) Smith Augustin
- Fanmi Lavalas : Leslie Voltaire
- Accord Montana du 30 août 2021 : Fritz Jean
- Secteur privé : Laurent Saint Cyr
Observateurs : 8. Société civile : Frinel Joseph
- Secteur interconfessionnel : Régine Abraham
Il vous incombe de prendre les formalités procédurales nécessaires pour faciliter l’installation immédiate du Conseil présidentiel de transition conduisant à la nomination d’un Premier ministre intérimaire. Il s’agit d’une première étape critique et urgente pour permettre au Conseil présidentiel de transition de commencer à fonctionner et d’initier le déploiement accéléré de la Mission de soutien à la sécurité multinationale autorisée par la Résolution 2699/2023 du Conseil de sécurité des Nations unies. La MSS vise à soutenir la Police nationale haïtienne pour amener le pays à une situation de sécurité et de stabilité en vue de la tenue d’élections libres et équitables, ouvrant ainsi la voie à la reprise, à la croissance et au développement à long terme d’Haïti.
La CARICOM reviendra vers vous une fois que le nom du Premier ministre intérimaire aura été rendu public.
Cordialement,
Peter MOHAMED IRFAAN ALI
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE COOPÉRATIVE DU GUYANA

