5 octobre 2025
La trajectoire d’Ariel Henry face à la crise haïtienne : Violence ‘planifiée’, instabilité, et l’avènement du ‘tchaka’ présidentiel Tèt Kale#4
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La trajectoire d’Ariel Henry face à la crise haïtienne : Violence ‘planifiée’, instabilité, et l’avènement du ‘tchaka’ présidentiel Tèt Kale#4

Chronologie de la crise en Haïti : Les années de violence depuis l’assassinat de son président en 2021

La République d’Haïti, autrefois la Perle des Antilles, qui n’a pas organisé une seule élection depuis octobre 2016, demeure plongée dans une situation économique et sociale insoutenable. Le Premier ministre de facto illégitime, le Dr Ariel Henry, a annoncé lundi son intention de « démissionner » dès qu’un conseil de transition inconstitutionnel sera mis en place. Cependant, selon les analystes, cette décision découle davantage d’une perception par ses tuteurs que son utilité a diminué plutôt que d’un réel engagement à faciliter la transition. Ils recommanderaient ainsi de laisser place à d’autres acteurs en réserve pour concrétiser l’agenda Tèt Kale, 4ème version en branle depuis le 11 mai 2011.

Ariel Henry, qui a assumé par un tweet ses fonctions en juillet 2021 après l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, et dont le départ du pouvoir est demandé par les bandes criminelles après maints soulèvement populaires en 2022 et 2023, comme condition pour mettre fin à la violence, s’est engagé ce mardi à démissionner une fois que la mise en place d’un conseil présidentiel de transition de 7 membres et la formation d’un nouveau gouvernement seront effectuées.

Voici les faits les plus marquants qui se sont produits en Haïti depuis juillet 2021 :

2021

7 juillet :Un commando armé prend d’assaut la résidence privée de la famille présidentielle et assassine le président Jovenel Moïse. Quelques jours auparavant, le président avait nommé Ariel Henry nouveau Premier ministre, sans toutefois avoir eu le temps de l’installer et de lui remettre une copie du décret de sa nomination, dont aucune trace n’est retrouvée dans les archives officielles.

14 août : Un puissant séisme de magnitude 7,2 frappe le sud du pays, laissant des séquelles encore présentes, aggravées par la corruption et la gabegie administrative et le blocus de Martissant.

11 septembre : Le Premier ministre de facto Henry signe un accord avec les principaux partis dits de l’opposition pour la formation d’un gouvernement d’union Tèt Kale 3e version et d’une assemblée chargée de rédiger une Constitution, avant de tenir des élections fin 2022, alors que la crise s’aggrave. Aucun des articles de cet accord entre copains-coquins n’a été appliqué.

2022

De janvier à octobre : La crise s’aggrave et les affrontements entre bandes criminelles se multiplient, faisant des centaines de morts dan sl’indifférence totale de Ariel Henry.

7 octobre : Manifestations à Port-au-Prince en 2022. En pleine crise économique et sociale, en raison de la hausse du prix des carburants, le gouvernement demande le déploiement de forces militaires internationales.

10 octobre : Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, propose le déploiement d’une force d’action « rapide » qui tarde encore à venir.

2023

26 avril : Le ministre des Affaires étrangères dominicain, Roberto Álvarez, alerte également l’ONU de la « situation insoutenable » en Haïti et demande au Conseil de sécurité des réponses immédiates.

29 juillet : Le Kenya convient avec le Groupe des Amis d’Haïti de diriger une force internationale pour la paix, avec 1 000 policiers kényans. Ariel Henry qui n’a aucun pouvoir de signer des accords internationaux au nom de la République, est vivement critiqué par les nationalistes.

31 août : Journée de violence à Port-au-Prince, en août 2023. L’Unité des droits de l’homme du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) informe qu’au moins 3 494 personnes ont été victimes d’assassinats, de blessures et de kidnappings en Haïti au cours des six premiers mois de l’année. Ariel Henry demeure toujours intouchable malgré l’incapacité totale de son gouvernement à diriger, d’autant plus que plusieurs de ses membres, y compris Henry lui-même, sont accusés de collusion avec les gangs criminels.

15 septembre : La République dominicaine ferme sa frontière avec Haïti, qui rouvre pour le commerce bilatéral le 11 octobre. L’haitianisme se manifeste alors, relevant le défi de contourner et de construire un canal d’irrigation sur les eaux de la Rivière Massacre.

2 octobre : Le Conseil de sécurité de l’ONU approuve le déploiement d’une force multinationale d’assistance à la police haïtienne pour un an (renouvelable). Une décision prise unilatéralement alors qu’Haiti n’a pas de gouvernement légitime établi.

19 octobre : Le rapport du Groupe d’experts de l’ONU désigne l’ancien président Michel Martelly (Tèt Kale#1), entre autres, comme financier de bandes terrorisant le pays pour protéger leurs biens ou obtenir des voix. Ariel Henry qui fut son ministre d el’Intérieur n’est pas inquiet.

2024

7 février : La période intérimaire convenue pour Henry expire, et ce dernier promet des élections dès que la sécurité dans le pays le permettra. Entre-temps, les manifestations se multiplient à travers le pays pour réclamer le départ d’Henry du pouvoir. Cependant, les ambassades semblent peu préoccupées, adoptant l’attitude selon laquelle on ne change pas une équipe qui gagne.

28 février : Le Premier ministre des Bahamas, Phillip Davis, déclare sans considération pour la dignité du peuple haïtien que Henry, qui n’a ni mandat légitime ni constitutionnel, s’est engagé lors du sommet de la Caricom à Georgetown à organiser des élections avant le 31 août 2025.

1er mars : Le Premier ministre de facto illégitime, Ariel Henry, et le président du Kenya, William Ruto, signent à Nairobi un accord pour le déploiement de 1 000 policiers kényans, en l’absence d’un mandat légitime.

2 mars : Les bandes criminelles « téléguidées comme toujous » prennent d’assaut la prison nationale de Port-au-Prince et 3 600 détenus s’évadent.

3 mars : L’état d’urgence et le couvre-feu, sans référence aux textes de loi, sont déclarés pour trois jours, renouvelables, dans le département de l’Ouest, où se trouve Port-au-Prince.

5 mars : Le chef de gang G-9 fédéré, Jimmy Chérizier, ancien policier rentre à nouveau en scène pour le scénario à la Terminale de Varreux. Après plusieurs jours en fuite, Ariel Henry, arrive à San Juan de Porto Rico en provenance du Kenya après escale aux Etats-Unis, et le chef des bandes armées, Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », affirme que si Henry ne démissionne pas, le pays se dirige vers un « génocide ».

7 mars : La période d’urgence est prolongée d’un mois.

8 mars : Des membres des bandes « Vivre Ensemble », dirigées par Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », tentent de prendre d’assaut le Palais présidentiel et plusieurs personnes meurent lors de l’incident.

10 mars : L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies alerte que au moins 15 000 personnes ont été déplacées par la violence en Haïti au cours de la dernière semaine, portant le nombre de Haïtiens contraints de fuir leurs foyers en raison de la crise à 362 000.

11 mars : Une réunion extraordinaire de la Communauté caribéenne (CARICOM) sur Haïti se tient en Jamaïque, à laquelle assiste le secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Le président en exercice de l’organisation, Irfann Ali, président du Guyana, annonce à l’issue de celle-ci que Henry démissionnera après « l’établissement d’un conseil présidentiel de transition et la nomination d’un premier ministre intérimaire ».

12 mars : Ariel Henry déclare dans un message à la nation qu’il quittera ses fonctions dès l’installation du conseil de transition et la formation d’un nouveau gouvernement. « Haïti a besoin de paix, de stabilité, et de développement durable », a-t-il souligné. Entre-temps, apparaît à l’horizon un « tchaka présidentiel » ne découlant d’aucun ordre constitutionnel ni présentant des signes de rupture ; un Tèt Kale #4 se crée dans l’euphorie et le partage du « gâteau ». Retire kò’w pou’m met pa’m!

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