Les vols à destination d’Haïti ont été interrompus pour la deuxième journée consécutive à la suite des troubles civils qui ont éclaté jeudi près du principal aéroport du pays. Si les annulations de vols américains ont été moins nombreuses vendredi, la compagnie aérienne haïtienne Sunrise Airways a annulé deux vols par précaution.
Certains avions ont été touchés par des tirs près de l’aéroport de Port-au-Prince lors des violences criminelles « programmées », selon le défenseur des droits de l’homme Pierre Espérance. En outre, l’ambassade des États-Unis a temporairement interrompu les déplacements du personnel américain officiel dans le pays.
Samedi 2 mars 2024 ((rezonodwes.com))–M. Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains en Haïti (RNDDH), a exposé les détails alarmants de la dernière vague de violence des gangs qui a secoué le pays le 29 février dernier.
Selon ses déclarations à la presse, la violence a été soigneusement orchestrée et facilitée par des complicités au sein de la hiérarchie policière.
Espérance a accusé nommément le directeur a.i. de la police, M. Franz Elbe, d’être à l’origine de cette violence criminelle planifiée. Il a déclaré que les gangs ne peuvent agir de manière aussi coordonnée et puissante sans le soutien tacite, sinon actif, de certains membres des forces de l’ordre et du pouvoir en place.
Il a affirmé que des sommes importantes avaient été dépensées pour permettre aux gangs d’attaquer les deux aéroports de Port-au-Prince, notamment le petit aéroport Guy Malary et l’aéroport international. Le dirigeant de RNDDH a indiqué que pas moins de 23 impacts de balles ont touché l’aéroport, dont sept dans la salle d’attente. Par ailleurs, un policier a été touché par trois balles dans le dos.
Pour le leader des droits humains, les gangs ne cherchent pas un Etat fort, mais plutôt un Etat faible qui leur permette d’exister et de prospérer. Il a souligné le fait que malgré un accord et une alliance signés entre les gangs en 2023, ceux-ci n’ont pas respecté leurs propres engagements, et qu’en 2024, leur pouvoir a considérablement augmenté. Il cite l’exemple de Saut d’Eau à Croix-des-Bouquets pour appuyer ses dires.
Enfin, Pierre Espérance soutient que les gangs n’ont pas pu agir seuls lors de cette journée de violence, suggérant qu’il y avait une main derrière cette attaque soigneusement orchestrée. Il décrit l’événement comme programmé et manœuvré, soulignant son impact international.
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