« Les gros poissons et les gangs »
Ce journal se félicite de la promesse des autorités jamaïcaines de s’attaquer énergiquement aux gangs criminels de l’île, dont la sophistication organisationnelle et opérationnelle, selon le Premier ministre Andrew Holness, est souvent sous-estimée.
Mais tout en adhérant à cette mission antigang, le Gleaner attend avec impatience un zèle similaire dans la poursuite des racketteurs en col blanc, dont beaucoup de Jamaïcains pensent qu’ils ne bénéficient pas d’une attention suffisante. L’une des conséquences de cette situation est l’idée profondément ancrée chez les Jamaïcains les plus pauvres qu’il existe un fossé entre les classes dans la manière dont la loi et la justice sont administrées dans l’île, avec un ensemble de règles pour eux et un autre, plus clément, pour les riches et les nantis, souvent mieux éduqués, qui vivent dans les quartiers chics.
Cette perception d’iniquité érode la confiance dans les dirigeants et les institutions, et affaiblit la capacité du pays à forger le consensus nécessaire pour s’attaquer à certains de ses problèmes les plus insolubles, dont la criminalité. C’est pourquoi nous attendons avec impatience des ajouts au profil démographique des personnes qui se retrouvent généralement devant le système de justice pénale.
Bien que la police ait signalé une baisse de près de 11 % des infractions majeures en 2023, la Jamaïque reste confrontée à une crise débilitante de la criminalité, en particulier violente. Par exemple, la baisse d’environ 8 % des meurtres l’année dernière se traduit par 1 393 cas signalés, soit un taux d’homicide de près de 51 pour 100 000.
Selon la police, 67 % des meurtres sont liés aux activités des gangs, qu’il s’agisse de conflits intra ou inter-gangs ou de meurtres contractuels. Mais ce chiffre est en baisse par rapport aux 72 % d’il y a deux ans et aux 80 % de 2018.
Selon la police, ces nouvelles statistiques sont le fruit de ses initiatives de lutte contre les gangs, y compris des poursuites importantes en vertu des lois antigang de l’île, qui, selon Fitz Bailey, commissaire de police adjoint chargé de la criminalité, sont appelées à se multiplier.
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Editorial | The big fish and gangs | Commentary | Jamaica Gleaner (jamaica-gleaner.com)
