Entre deux séismes : Haïti face à la nature, du 12 janvier 2010 à la mauvaise gouvernance d’Ariel Henry et aux Gangs en 2024

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L’Edito du Rezo

Un monde où les pages du temps dévoilent les cicatrices du destin d’une nation, le 12 janvier 2010 demeure gravé dans les mémoires haïtiennes comme une tragédie naturelle d’une ampleur incommensurable. Quatorze années ont passé depuis que la République d’Haiti et la majestueuse baie de Port-au-Prince ont été frappées par la furie d’un séisme dévastateur, laissant derrière elles des milliers de vies perdues.

Aujourd’hui, alors que les cieux se souviennent du chaos de 2010, le paysage haïtien est à nouveau enveloppé d’une sombre réalité. Cependant, cette fois-ci, la détresse qui consume la nation n’est pas le fruit implacable de forces naturelles, mais plutôt le résultat déplorable de la mauvaise gouvernance orchestrée par l’équipe dirigée par le docteur Ariel Henry, bientôt rejoint par Claude Joseph et d’autres individus aux dossiers obscurs – dosye paspò Anbasad Washington-. Un autre séisme, bien plus dévastateur et cruel que celui du 12 janvier 2010, secoue le pays.

En 2024, les rapports des organisations des droits humains, tant nationales qu’internationales, témoignent d’un enfer vécu par les Haïtiens. Contrairement à 2010, où la tragédie était d’origine naturelle, les épreuves de 2023 et 2024 sont le reflet d’une catastrophe provoquée par l’homme. Ecce homo ! L’insécurité et la violence sont planifiées depuis la fédération des gangs, jetant l’ombre de l’incertitude sur le pays à l’approche de l’examen du dossier Haiti, le 26 janvier, à la Cour Suprême du Kenya.

Les rumeurs persistantes laissent présager la création imminente d’un Conseil Électoral Provisoire (CEP). Cependant, la préoccupation centrale réside dans la question de savoir quel propriétaire acceptera de mettre sa résidence au service d’une institution dont la mission est de soutenir un régime dont le « mandat d’expiration » approche rapidement, fixé au 7 février 2024. Comment Ariel Henry pourrait-il demeurer au pouvoir malgré les dégâts infligés, équivalents à ceux du séisme du 12 janvier 2010 ?

Pourquoi la génération actuelle d’hommes et de femmes haïtiens devrait-elle continuer à payer pour un crime qu’elle n’a pas commis, alors que rien ne peut effacer les affres de l’esclavage inhumain subi par nos ancêtres ?

Le sénateur américain Bernie Sanders et ses collègues anticipent une intervention des forces multinationales pour soutenir les desseins d’Ariel Henry, évoluant dans un contexte marqué par l’impunité, l’illégitimité, la criminalité et la corruption. Dans cette perspective sombre, la population haïtienne, bien au-delà des quartiers assiégés par les gangs, subit les conséquences dévastatrices de la gouvernance actuelle.

Pire encore que le 12 janvier 2010, car en ce 12 janvier 2024, c’est l’ensemble d’Haïti qui se trouve subdivisé en des « territoires perdus ».

En conclusion, que ce soit le 12 janvier 2010 ou le 12 janvier 2024, sous le règne d’Ariel Henry, les ravages infligés au peuple haïtien demeurent aussi poignants. Pleurs, cris, espoirs déçus, tout se mélange dans le chaudron de l’humanité. L’histoire semble se répéter, mais cette fois-ci, c’est une tragédie orchestrée par l’homme qui laisse une empreinte indélébile sur la nation meurtrie.

Le 12 janvier 2010, tout comme sous le règne d’Ariel Henry, des funérailles décentes pour rendre un dernier hommage aux disparus n’ont pas été possibles. Il est indéniable que le régime Tèt Kale se révèle aussi dévastateur que le puissant séisme du 12 janvier 2010, ne faisant que rappeler les dilapidations des fonds de PetroCaribe et les milliers de morts enregistrés en moins de trois ans.

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