“Bilan“ dans les Relations entre Haiti et la République Dominicaine durant l’année 2023 – Hancy PIERRE, spécialsite en Relations Internationales

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Dans les années 1978, des efforts politiques se sont centrés autour de
la coopération, durant le premier gouvernement de sociaux-démocrates du
Parti Révolutionnaire Dominicain ( PRD).Ce qui s’etait soldé par des
échanges en matière de promotion du tourisme, du commerce de
développement économique et de gestion de ressources communes telles les
eaux partagées. Dans ce dernier cas, la réalisation conjointe du barrage de
Pédernales fut un grand atout. Toutefois le nœud gordien a été la question de
la vente de Braceros pour être utilisés comme force de travail dans l’industrie
de la canne ce, jusqu’en 1986.

Les relations se détériorent au fur et à mesure sous le long règne du
Dr Joaquin Balaguer 1986-1996. Les deux Etats ont connu un moment de
detente sous la présidence du Dr Leonel Fernandez quand il a été mis en place la Commission Mixte Haitiano-dominicaine comme mécanisme de
dialogue sur des questions d’intéret général (la migration, le commerce, la
santé, la frontière,le développement industriel,l’éducation,l’agriculture et les
échanges culturels).Ce qui devrait être des préoccupations dans le cadre des
travaux en sous commissions , du nombre de 8.Jusqu’à date tout renvoie au
cadre défini dans la mise en place de cette Commission Mixte. Le Bilan dans
les relations entre Haiti et la République Dominicaine ne saurait écarter les
repères établis dans le cadre du fonctionnement de ladite Commission.
En effet,nous avons fait le constat d’un disfonctionnement de la
Commission Mixte qui s’est réhabilité dans les grands moments de crise
migratoire à savoir lors des opérations de déportations et de rapatriement
massifs des haitiens et des haitiennes de la République Dominicaine. Il s’agit
d’une Commission Mixte en situation d’hibernation.Ce qui donne lieu à toutes
formes de violation de droits humains dans les relations et des écarts du
respect des principes de relations internationales et des dipositions liées aux
traités et conventions en vigueur dont le Traité de Paix, d’Amitié et d’arbitrage
entre la République Dominicaine et Haiti du 20 février 1929” qui est évoqué
dans la conjoncture actuelle pour aborder la crise dans les relations entre les
deux Etats depuis la question de la percée d’un canal sur la Rivière Massacre
,soit une ressource commune.

Est ce qu’on peut parler de bilan dans des relations marquées par le
trafic de personnes, l’échange inégal , la contrebande et les rapines, le mépris
des 22 territoires frontaliers des deux Etats, les plus exposés à la
pauvreté.Est ce qu’on peut parler de bilan quand le mécanisme apte à
garantir des échanges et les évaluer est disfonctionnel?

La leçon à tirer est l’émergence de la société civile comme acteur
pouvant orienter les politiques étrangères entre le deux Etats.Malgré le
désengagement des deux Etats dans la cause du développement
transfrontalier , les populations ont su voir l’importance de la convivialité en
lieu et place d’une politique de division des communautés transfrontalieres.La
décentralisation s’impose aussi comme alternative dans le cadre despolitiques de coopération binationale.Il se profile le poids des mouvements
sociaux dans la modification de relations de force entre les deux Etats.Aussi
ce mouvement se dessinnet-il un modele d’organisation basée sur la mise en
commun des populations face à des Etats désengagés.Ainsi peut-on
constater des retombées dans les Cayes quand plusieurs hectares de terres
sont mis en commun pour exploiter le petit-mil.

Les relations tendues entre la République dominicaine et la République
d’Haiti sont la trame qui a largement caracterisé l’histoire de ces deux
Républiques.Des efforts d’ouverture et de rapprochement ont été quelque
fois notés et, malgré leur caractère éclair méritent d’être capitalisés.Les
obstacles, défis et enjeux dans les relations entre les deux pays ne sauraient
être de l’ordre de fatalisme.Aussi à la lumière de reflexions, de concertation et
de l’éducation à la citoyenneté y a-t-il lieu de garantir des politiques
binationales en matière de migration, frontière et sécurité.

La République Dominicaine qui est la voisine immédiate de la
République d’Haïti, avec un enchevêtrement territorial de 22 communes
frontalières en majeure partie en situation d’extrême pauvreté devra partager
une stratégie de développement binational durable.Ce, en raison du principe
de l’interdépendance et la mise en oeuvre d’un l’agenda de coopération pour
explorer des perspectives communes dans la recherche, la prévention , la
sécurité humaine et la promotion des droits humains pour intervenir sur les
aléas économiques, sanitaires, environnementaux et culturels.

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