Bethléem respire la tristesse : Noël sans foule, sans sapin

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La ville sainte de Bethléem a célébré la naissance du Christ dans une atmosphère sombre en cette fin d’année marquée par la guerre à Gaza. Contrairement aux années précédentes, la basilique de la Nativité était entourée d’une ambiance lourde, avec très peu de fidèles présents.

Face à la basilique, des statues grises de Marie et Joseph se dressent au milieu de débris, derrière des barbelés, remplaçant la crèche et le sapin habituels. Cette installation artistique poignante évoque le drame vécu par les habitants de Gaza, sous les attaques israéliennes, suite à l’effroyable assaut du Hamas sur le sol israélien.

En raison des combats dans la bande de Gaza, Bethléem, habituellement animée par des pèlerins, est cette année désertée. Nicole Najjar, une étudiante de 18 ans, partage son désarroi sur la place de la Mangeoire vide, déclarant : « Ils sont nombreux à mourir pour cette terre, c’est très difficile de célébrer quelque chose alors que notre peuple se meurt. »

La famille Giacaman, propriétaire d’un magasin d’objets liturgiques, ressent également l’impact des événements. Amir Giacaman déplore : « Cette année, sans sapin de Noël et sans lumières, c’est juste l’obscurité. » Frère John Vinh, un moine franciscain du Vietnam, exprime le vide ressenti dans la ville, décrivant Bethléem comme dépourvue de bonheur, de joie, d’enfants et de Père Noël.

Les célébrations habituelles ont été largement annulées, laissant place à un défilé silencieux de scouts. Des banderoles tenues par des enfants proclament : « Nous voulons la vie, pas la mort. » Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, adresse un message de solidarité en déclarant : « Nous ne vous abandonnons pas » aux Gazaouis, soulignant leur privation de tout ce qui est essentiel à la vie.

Cette année, la ville sainte de Bethléem porte le poids de la tristesse, du chagrin, de la destruction et de la perte. Un grand drapeau palestinien, tenu par des Chrétiens et des Musulmans, flotte sur la place de la Mangeoire, symbolisant une unité face aux épreuves. Le pape François, depuis Rome, dénonce la « logique perdante de la guerre », exprimant la solidarité de nombreux cœurs tournés vers Bethléem en cette période difficile.

Pas de place pour les Palestiniens sur leur propre terre

Dans son homélie, le patriarche part de cette même idée: tout comme il n’y avait pas de place à Bethléem pour Marie et Joseph, il semble aujourd’hui qu’il n’y ait pas de place pour Noël, pour la joie et pour la paix, «parce que la douleur ici a touché tout le monde, tant les Palestiniens que les Israéliens». Il n’y a pas de place, poursuit-il, «pour les habitants de Gaza qui ont perdu leurs maisons, et il n’y a pas de place sur leur propre terre pour le peuple palestinien, qui attend depuis des décennies que la communauté internationale trouve des solutions pour mettre fin à l’occupation, alors que tout le monde semble enfermé dans son chagrin, sa haine et sa rancœur».

Le cardinal Pizzaballa demande ensuite «où peut naître l’Enfant, alors que dans ce monde qui est le nôtre, il ne semble pas y avoir de place pour lui». Quel est, aujourd’hui, «le lieu de Noël?»

Dans les circonstances actuelles, «toute l’Église doit revenir à Dieu, à son amour, si elle veut redécouvrir la vraie joie de Noël, si elle veut rencontrer le Sauveur». Car, «avant et au-delà de toutes les explications sociales et politiques, la violence et l’écrasement de l’autre trouvent leur racine ultime dans le fait d’avoir oublié Dieu, d’avoir contrefait son visage, d’avoir utilisé la relation religieuse avec lui de manière instrumentale et fausse, comme cela se produit trop souvent sur cette Terre Sainte qui est la nôtre».

Celui qui ne sait pas appeler son prochain «frère» ne peut pas appeler Dieu «Père». Si nous ne trouvons pas Dieu dans notre vie, précise Mgr Pizzaballa, «nous nous perdrons inévitablement à Noël et nous nous retrouverons à errer seuls dans la nuit, sans destination, en proie à nos instincts violents et égoïstes».

sources : Un triste Noël à Bethléem, sans foule ni sapin (ouest-france.fr)
À Bethléem, Noël dans la douleur – Vatican News

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