Indhira Suero | Le Mouvement Socioculturel pour les Travailleurs Haïtiens condamne les lynchages d’haïtiens en République Dominicaine

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par Indhira Suero

Le directeur du Mouvement Socioculturel pour les Travailleurs Haïtiens (MOSCTHA), Joseph Cherubin, a indiqué que, bien que le système judiciaire dominicain ait amélioré certains aspects, il manque quelques outres. Cherubin indique que les préjugés entourant les classes sociales de peu de ressources et envers les communautés minoritaires les rend victimes de discrimination.

Les commentaires de Cherubin interviennent après la publication d’une série spéciale sur les lynchages et la justice en République Dominicaine, qui traite également d’attaques dirigées contre la communauté haïtienne du pays. Cherubin, qui réside en République Dominicaine depuis 24 ans, attribue ces lynchages à un manque de connaissance des droits et des devoirs de la part de la population.

« Pour aller en justice, il y a beaucoup de corruption. Si vous êtes un migrant et au-dessus d’Haïtien, il y a beaucoup de préjugés et de discrimination, en particulier avec notre population », a déclaré Chérubin. « Les intérêts politiques prévalent sur la justice, un exemple en est le cas d’Odebrecht. »

Haïtiens et la justice dominicaine

Cherubin fait remarquer que le lynchage ne se produit pas uniquement en République Dominicaine. En Haïti aussi, ces faits se produisent. En fait, selon la page InSight Crime, le rapport “Se faire justice soi-même ou le règne de l’impunité en Haïti » Maîtriser la justice ou le règne de l’impunité en Haïti », présenté par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, MINUSTAH, souligne qu’entre 2012 et 2015 dans le pays environ 483 cas de lynchage.

Sur 67 cas collectés pour la série « République d’injustices », dans des publications de presse de 2008 à la mi-2018, 15 correspondaient à des Haïtiens. Les rapports ont été publiés dans le cadre de l’Initiative pour le journalisme d’investigation dans les Amériques, du Centre international pour les journalistes (ICFJ), en partenariat avec Connectas.

« Souvent, le manque de justice et la pauvreté contribuent à cela. Les gens ont l’impression que, s’ils laissent les délinquants en liberté, la justice ne fera rien ou ne préparera pas un dossier fragile et une condamnation, » souligne Cherubin.

Pour le directeur de MOSCHTA, l’emprisonnement arbitraire à l’encontre de la communauté haïtienne répond à un préjugé anti-haïtien.

« Je connais des Haïtiens qui sont emprisonnés à la prison de La Victoria, sans commettre de crimes, mais cela arrive non seulement aux Haïtiens, mais également à la police qui emprisonne les pauvres Dominicains sans aucune raison ni preuve. »

Cherubin dit que la majorité des Haïtiens qui émigrent en RD viennent de la campagne et que l’impact des crimes commis par la communauté haïtienne ne se compare pas à ceux d’autres migrants, comme c’est le cas, par exemple, avec une fraude bancaire.

Le défenseur des droits des travailleurs ajoute que les médias dominicains contribuent à renforcer la perception négative à l’égard des Haïtiens.

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