L’Edito du Rezo
Comment Ariel Henry partage le territoire avec les gangs avant de proposer de séparer ce qui lui reste de pouvoir avec certains politiciens affairistes et d’inviter les Kenyans à la fête de l’impunité
Ce mois de décembre et certaines activités qui y sont prévues, en dépit de la présence persistante des gangs armés criminels aux quatre coins du pays, fournit une excellente occasion pour comprendre comment le gouvernement de facto conduit par le Docteur Ariel Henry a partagé le contrôle du territoire haïtien avec des gangs criminels armés et , avec la complicité de la Caricom, se propose de séparer ce qui lui reste de pouvoir avec certains partis politiques et des représentants du secteur privé , y compris ceux sanctionnés par le Canada et les États-Unis.
En effet, trois grandes manifestations culturelles et religieuses sont prévues pour cette fin d’année : La procession mariale du 8 décembre et les deux prestations du groupe musical Zafem à l’hôtel El Rancho et à Henfrasa.
Ce sera l’occasion d’un retour d’ascenseur des gangs armés criminels au gouvernement de facto de Ariel Henry qui leur a livré des territoires entiers pour régner et faire la loi et qui se feront invisibles pour ne pas perturber ce événement religieux.
Comme, l’année dernière, il est prévu que la fête de Vierge Marie désignée sous le vocable de la Notre Dame de l’Immaculée Conception, témoignage de l’expression d’une population excédée par les calamités quotidienne drainera plusieurs dizaines de milliers de pèlerins
Une foule immense se bousculera pour se faire une place dans l’assistance. L’horizon bleu magique de pèlerins arborant des t-shirts à la l’effigie de la Vierge Marie, dévalant la rue Monseigneur Guilloux, impressionnera.
Des dizaines de milliers de paroissiens, après avoir arpenté plusieurs rues de la capitale à l’occasion de la procession mariale, se préparent ainsi à clôturer la neuvaine préparatoire par une liturgie dédiée à la Notre Dame de l’Immaculée Conception.
Mgr Max Leroy Mezidor, dans son homélie de circonstance parlera d’espérance et appellera les chrétiens à raffermir leur foi face aux épreuves de la vie.
Personne ne songera à rappeler qu’au moment même où des milliers de chrétiens catholiques en Haïti « rendent grâce à la Mère Immaculée pour ses bienfaits et sollicite sa bienveillance pour qu’elle vienne en aide au peuple haïtien’’, que Ariel Henry, sous l’obédience de la Caricom, se prépare, une nouvelle fois à signer un accord entre copains-coquins pour plonger davantage Haïti dans la spirale de violence des gangs.
C’est le « deal » que semble avoir conclu les gangs armés criminels avec le gouvernement de facto de Ariel Henry qui leur laisse placer et faire fonctionner un peu partout des postes de paysages, terroriser une population livrée à elle-même tout en leur garantissant l’impunité.
De même les groupes armés criminels, comme par magie, disparaîtront les 24 et 25 décembre lors des prestations du groupe Zafem à Port-au-Prince. Des milliers de personnes seront là pour danser et fêter avec Reginald Cange et Dener Ceide.
Personne ne se souviendra de la douleur des familles des élèves du Petit Séminaire Collège Saint Martial et du Collège Sacré Cœur de Turgeau qui ont été enlevés par des gangs armés le 7 décembre.
A El Rancho et à Henfrasa, personne ne pointera du doigt Ariel Henry qui de manière inconstitutionnelle a invité une force kényane connue pour ses dérives en matière de respect des droits humains à la fête de l’impunité en Haïti.
Alors qu’une nouvelle édition du grand spectacle politique à Port-au-Prince, avec les éminents experts de la Caricom, menés par le plan Jonathan Powell, se déroule avec des acteurs de renom sur la scène haïtienne.
