Peut-on justifier qu’un gouvernement ayant fait appel à des forces étrangères pour l’assister dans la lutte contre des gangs puisse persévérer dans ses « communications unilatérales » sans engager un débat national significatif ?
« La transparence est la clé de la confiance. Quand il y a une transparence, les gens se sentent en sécurité. » – Dalai Lama
Les notions de « point de presse » et de « conférence de presse » sont des termes couramment utilisés dans le domaine de la communication institutionnelle et politique. Ces deux méthodes de communication servent à diffuser des informations au public, mais elles diffèrent considérablement en termes de structure, d’objectifs, et de degré d’interaction avec les médias.
La « communication unilatérale » peut être définie comme un processus où une partie, en l’occurrence les autorités publiques ou une entité, transmet des informations aux médias et, par extension, au public, sans possibilité de dialogue ou d’interrogation directe. Dans le contexte haïtien où un gouvernement illégitime est en place depuis 27 mois, cette tendance prend deux formes distinctes : le « point de presse » et la « conférence de presse ».
Le Point de Presse : Une Communication Unilatérale
Le « point de presse » est une forme de communication unilatérale, où un porte-parole ou un représentant d’une organisation ou d’un gouvernement adresse un message préparé aux médias sans ouverture à des questions ou des échanges directs. Il s’agit d’une méthode de diffusion d’informations dans laquelle l’entité qui organise le point de presse contrôle entièrement le contenu et la présentation de l’information.
Un exemple concret de point de presse est la diffusion d’un communiqué de presse écrit, lu à haute voix par un porte-parole. Cette forme de communication est couramment utilisée pour annoncer des décisions, des mesures ou des événements importants de manière unilatérale, sans débat ni interaction avec les médias.
En citant l’auteur et spécialiste en communication, John Maxwell, on peut noter : « La communication unilatérale est souvent utilisée par les gouvernements pour contrôler le discours public et minimiser les risques. » Cette citation souligne l’aspect stratégique de cette approche.
La Conférence de Presse : Interaction et Échange d’Idées
Contrairement au point de presse, la conférence de presse est une méthode de communication plus interactive. Dans ce format, les représentants de l’organisation ou du gouvernement tiennent une session au cours de laquelle les journalistes et les médias peuvent poser des questions, demander des clarifications, et interagir directement avec les porte-paroles. Les conférences de presse offrent aux médias l’opportunité de recueillir des informations plus détaillées et d’obtenir des réponses en temps réel.
Un exemple de conférence de presse serait une réunion publique où un responsable politique expose une nouvelle politique gouvernementale et répond ensuite aux questions des journalistes présents. Cette méthode de communication favorise la transparence et permet un débat public plus ouvert.
Communication Unilatérale en Haïti : L’Exemple du monarque Ariel Henry
Depuis juillet 2021, en Haïti, on a assisté à une montée en puissance de la « communication unilatérale ». Les autorités, notamment le Premier Ministre du gouvernement de doublure, Dr Ariel Henry, ainsi que la super ministre de facto, Emmelie Prophète Milcé, ont choisi de restreindre considérablement les interactions avec les médias et le public, sans compter sur les réseaux sociaux. Cette approche a soulevé des inquiétudes quant à la transparence et à la reddition de comptes, car elle limite la possibilité pour le peuple de poser des questions cruciales.
Le Premier Ministre Ariel Henry, dans sa récente communication unilatérale, à son retour d’un long séjour au Canada et au Mexique, semble avoir oublié l’importance de l’interaction et de la reddition de comptes. Les autorités haïtiennes devraient se rappeler que la conférence de presse offre une opportunité précieuse d’expliquer et de défendre leurs décisions, tout en favorisant une compréhension mutuelle.
En ces temps d’incertitude et de grave crise institutionnelle en Haiti, la « communication unilatérale » peut sembler une option séduisante pour les dirigeants haïtiens. Cependant, il est essentiel de se rappeler qu’une communication transparente est la pierre angulaire d’une gouvernance efficace, tel n’est pas le cas actuellement en Haïti. Comme l’a dit un grand philosophe, « La vérité triomphe toujours ». Limiter les échanges avec le peuple n’est pas la solution, mais bien la source potentielle de problèmes futurs.

