À la différence de Ariel Henry, Premier ministre d’un gouvernement de doublure, qui semble agir de manière autocratique en décidant « seul » du déploiement de forces en Haïti sans se conformer aux prescriptions constitutionnelles, le ministre kényan de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a déclaré dimanche que le déploiement de la police kényane en Haïti dépendra de l’approbation du Parlement. Il a insisté sur le plein respect de la Constitution.
Dimanche 10 octobre 2023 ((rezonodwes.com))–Le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a déclaré que la police kényane ne sera déployée en Haïti que si le Parlement l’approuve. Cette déclaration a été faite lors d’une allocution dimanche dernier après le service religieux à l’église St. Andrews ACK Ndenderu, dans la circonscription de Kiambaa, dans le comté de Kiambu.
Kindiki a souligné que la demande des Nations Unies devait d’abord être approuvée à la fois par l’Assemblée nationale et le Sénat, conformément à la Constitution kényane. Selon lui, « la demande du Conseil de sécurité des Nations Unies de déployer des officiers de police en Haïti sera soumise à l’approbation du Parlement. L’article 240 de la Constitution exige que le Parlement approuve le déploiement des forces de sécurité dans le cadre de missions de maintien de la paix à l’étranger. »
Il a également souligné que le Kenya n’utiliserait pas de raccourcis ni ne violera la Constitution dans le déploiement de ses propres agents de police en Haïti. « Le déploiement de nos agents de sécurité en Haïti ne compromettra en aucune manière notre engagement et notre responsabilité envers la sécurité de nos citoyens », a-t-il ajouté.
La situation en Haïti est marquée par une recrudescence « programmée » de la violence depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse en juillet 2021 à sa résidence privée à Port-au-Prince, la capitale, ce qui a suscité des appels à une intervention de sécurité pour soutenir les efforts de la police nationale haïtienne, qui est sous-effectif et mal équipée.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution le 2 octobre dernier pour déployer une force internationale de sécurité en Haïti, sous la direction du Kenya, sur demande unilatérale d’un chef de gouvernement illégitime et inconstitutionnel. Sur les 15 membres du Conseil, 13 ont voté en faveur de la mission dirigée par le Kenya, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues.
Aux États-Unis, des Haïtiens ont manifesté contre la décision du Kenya d’envoyer 1 000 agents de police en Haïti pour restaurer la paix et la sécurité. Les manifestants ont brandi des pancartes condamnant l’intervention kényane.
Le Kenya a essuyé des critiques de la part de différentes organisations, non seulement au sein du pays, mais aussi en Haïti. Plusieurs dirigeants kényans ont également remis en question cette décision, affirmant que le Kenya n’était pas prêt à envoyer ses troupes en Haïti.

