3 octobre 2025
Gonaïves | Éducation – L’UPAG éclaboussée par un scandale financier de plusieurs millions de Gourdes
Actualités Corruption Education Société

Gonaïves | Éducation – L’UPAG éclaboussée par un scandale financier de plusieurs millions de Gourdes

Une enquête révèle des pratiques douteuses à l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves.

Gonaïves, dimanche 1er octobre 2023 ((rezonodwes.com))– Dans une investigation récente, dont Rezo Nòdwès a obtenu une copie, l’Amical des Universités Publiques en Région (AUPR) a exposé un scandale de corruption qui a profondément ébranlé l’intégrité institutionnelle de l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG). Ces allégations sont intrinsèquement liées à un accord protocolaire conclu en juin 2022 entre le Fonds National Education (FNE) et l’UPAG, qui était alors sous la direction du précédent Recteur, Jean Odile ETIENNE, qui fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires pour des délits liés à des actes de corruption et d’autres infractions connexes.

L’accord en question, souligne le rapport d’enquête, avait pour finalité d’intensifier le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein des Universités Publiques Régionales (UPR). Toutefois, ce qui a suscité une attention soutenue réside dans la distribution des ressources financières associées, poursuit le document de l’AUPR dont la sérendipité a guidé les pas.

Conformément aux documents disponibles, il est observé que l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG) a bénéficié d’une allocation financière d’une ampleur considérable, s’élevant à VINGT-QUATRE MILLIONS CINQ CENTS QUATRE-VINGT MILLE (24 580 000.00) GOURDES, surpassant de manière significative les dotations accordées aux autres institutions de l’enseignement supérieur dans le même réseau. Même lorsque l’on additionne les montants alloués aux établissements universitaires suivants, l’écart demeure substantiel. À titre illustratif, l’Université Publique du Bas Artibonite à Saint-Marc (UPBAS), malgré son statut de bénéficiaire, n’a reçu qu’une somme modique de QUATRE MILLIONS TROIS CENT QUATRE-VINGT (4 380 000.00) GOURDES, en dépit de la multiplicité de ses facultés.

« Ce qui soulève des questions majeures, c’est l’utilisation de ces fonds« , expliquent les investigateurs appelant à « une enquête approfondie pour déterminer ceux ou celles qui ont bénéficié de la recherche et de la formation financées par ces montants« . « L’UPAG fonctionne actuellement sans laboratoire informatique, une bibliothèque presque vide et aucune connexion Internet. De plus, les professeurs/encadreurs n’ont pas été payés pour leur participation aux jurys de soutenance depuis près de deux ans ».

Face à ces irrégularités, l’intervention des organismes de lutte contre la corruption comme l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) est impérative. Le Fonds National Education est alimenté par la générosité de la diaspora haïtienne pour soutenir l’éducation, et il est inacceptable que ces fonds soient détournés à des fins personnelles, dénonce l’AUPR.

Ce scandale de corruption au sein de l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG) met en évidence l’impératif d’une intensification de la transparence dans le processus d’affectation des ressources financières dévolues à l’enseignement supérieur en Haïti.

====================================================

L’amical des UPR

Communiqué

La sérendipité a guidé les pas de l’Amical des Universités Publiques en Région (AUPR) vers un protocole d’accord qui a été signé en date du 30 juin 2022 entre le Fonds National Education (FNE) et l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG), dûment mandatée par les différentes Universités Publiques Régionales UPR), représentée par son Ancien Recteur,  Jean Odile ETIENNE. Ce dernier est  inculpé dans un dossier de corruption et d’autres infractions connexes, mais qui est encore en liberté grâce aux manœuvres dilatoires permises par le droit haïtien où il avait récusé le tribunal et le temps excessivement long mis par la Cour de cassation de la République pour décider du sort des dossiers soumis à son appréciation. Parmi les documents constitutifs dudit protocole, figure le mandat dûment contresigné par tous les Recteurs des UPR, habilitant ce dernier à les représenter légitimement.

Les principes directeurs de ce partenariat entre le FNE et les Universités Publiques Régionales (UPR) visent le renforcement de capacité de l’enseignement supérieur et de la recherche dans les Universités Publiques Régionales, l’amélioration et le bon fonctionnement des UPR, la création et la dynamisation des laboratoires de recherche, etc.

À notre grande stupéfaction, dans un tableau libellé « Tableau des Appuis Budgétaires (Tableau A) », nous constatons que parmi toutes les Universités figurant sur la liste, l’UPAG est celle qui a obtenu la part du lion avec un montant de VINGT-QUATRE MILLIONS CINQ CENTS QUATRE-VINGT  MILLE (24 580 000.00) GOURDES. Même si on additionne la somme qui est allouée à l’Université Publique du Sud et celle allouée à l’Université Publique du Centre qui sont ses poursuivants immédiats, on ne parviendra pas à égaler ou battre le record établi par cette bienheureuse Université, dirigée à l’époque par un Recteur « providentiel ». Nous ne savons pas par quelle magie cela est rendue possible. L’Université Publique du Bas Artibonite à Saint-Marc (UPBAS) malgré ses cinq (5)  facultés,  en bon dernier de la liste, n’obtient que la modique somme de QUATRE MILLIONS TROIS CENT QUATRE-VINGT (4 380 000.00)  GOURDES. Cette somme allouée aux UPR devait être versée en deux tranches de 50% sur deux  exercices, à savoir l’exercice 2021-2022 et celui de 2022-2023. Conformément à l’esprit et à la lettre du protocole en question, l’UPAG s’est vue versée pour le premier exercice, la première tranche de ce montant évaluée  à DOUZE MILLIONS DEUX CENT QUATRE-VINGT-DIX (12 290 000.00)  GOURDES.

Par ailleurs, dans un autre tableau libellé « Tableau d’Appui à la Recherche et formation (B)», l’UPAG bénéficie d’un autre financement de DIX HUIT MILLIONS  (18 000 000.00)  de GOURDES, qui devait  être versé dans les mêmes conditions. Il est à souligner que l’UPAG est la seule sur l’ensemble des UPR qui a bénéficié d’un appui à la recherche et la formation. Par conséquent, un montant de NEUF MILLIONS (9 000 000.00) de GOURDES a été décaissé durant le premier exercice, pour recherche et formation. Durant l’exercice 2021-2022, l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves, reçoit du Fonds National Education(FNE), la somme de VINGT ET UN MILLIONS DEUX CENT QUATRE-VINGT-DIX (21 290 000.00) Gourdes. 

La grande question qu’on doit se poser maintenant est celle-ci : qui était concerné par la recherche et la formation pour lesquelles cette folle somme d’argent a été décaissée ? Cette question a tout son sens dans la mesure où, à notre connaissance, personne n’a été touché d’une invitation à participer à une formation destinée aux enseignants. A date, l’UPAG fonctionne sans aucun laboratoire informatique, une bibliothèque presque vide et sans aucune connexion d’internet. En outre, au moment où nous écrivons cet article, l’Université n’est même pas en mesure de payer aux professeurs/encadreurs, les frais pour leur participation dans des jurys de soutenance depuis près de deux ans.  Il n’est point nécessaire d’évoquer le paiement des frais d’encadrement. On peut toujours dire à chaque coin de rue qu’il y avait de la formation et des activités de recherche, mais le tout a été organisé dans un monde fictif, imaginaire voire invisible. Les mortels que nous sommes, ne pourraient pas y avoir accès. C’est peut-être la raison pour laquelle, nous étions incapables de voir la moindre trace de ces activités.

Nous aimerions voir comment ces cyniques procèderont  pour justifier l’utilisation de ces  montants. Il serait intéressant de savoir ce que ces corrompus ont mis dans leur rapport avec pièces justificatives des montants déjà  engagés, s’il y en a.  Nous disons cela pour le simple fait qu’après une pseudo tentative de réparation d’un bâtiment logeant l’une des facultés, il n’y a rien de substantiel à remarquer  dans un espace qui s’est vu bénéficier d’un tel montant. Il semble que les chefs de cette administration ont la corruption dans le sang.

Par le constat de ces zones d’ombre dans les  modalités de décaissement et la disproportionnalité entre les fonds décaissés et les maigres travaux réalisés, nous pensons que l’intervention des organismes comme l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), s’avère indispensable. Le Fonds National Education est constitué à partir de la contribution généreuse de nos compatriotes de la diaspora dans le souci d’apporter leur contribution au secteur éducatif qui est déjà dans une situation difficile. Il est inadmissible que certains en fassent un usage personnel.

L’amical des UPR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.