À l’ONU, le Ghana exige des réparations pour l’esclavage, tandis qu’Ariel Henry plaide pour une intervention « robuste » en Haïti : Deux Voix, Deux Destins

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L’Edito du Rezo

Réclamations de Réparations pour l’Esclavage et Appel à une Intervention Militaire en Haïti : Deux Voix, Deux Destins

« Pendant des siècles, le monde a été réticent et incapable de confronter les réalités des conséquences de la traite des esclaves, mais progressivement cela change, et il est temps de mettre fermement la question des réparations en avant. » – Président ghanéen, Nana Akufo-Addo

« Nous appelons le Conseil de Sécurité à agir en urgence en autorisant le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité, composée de forces policières et militaires, en collaboration avec la police nationale d’Haïti, afin de rétablir l’ordre. » – Premier Ministre de facto d’Haïti, Ariel Henry

Nana Akufo-Addo Réclame des Réparations pour l’Esclavage

Dans un discours éloquent à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a soulevé une question cruciale : les réparations pour l’esclavage. Il a affirmé que les nations africaines méritaient une compensation pour les souffrances infligées lors de la traite transatlantique des esclaves. Akufo-Addo a insisté sur le fait que cette entreprise inhumaine était soutenue par les États et que ses bénéfices avaient façonné l’économie mondiale actuelle. Il a souligné que bien que l’argent ne puisse jamais compenser les horreurs subies, il était temps de faire face à cette question longtemps ignorée.

De plus, le Président a souligné le rôle de l’Europe et des États-Unis dans la création de leur richesse grâce à la traite des esclaves. Il a appelé à des excuses formelles de ces nations et a encouragé l’Union africaine à travailler avec la diaspora pour promouvoir la cause des réparations. Cette initiative révèle la nécessité de reconnaître les injustices historiques et de corriger les inégalités.

Ariel Henry d’Haïti : Appel à une Intervention Militaire

Pendant ce temps, en Haïti, le Premier Ministre Ariel Henry, à la tête d’un gouvernement de doublure, appelle à une intervention militaire internationale afin de « combattre » les gangs qui sévissent dans le pays. Henry, dépourvu de légitimité, soutient que cette intervention s’avère indispensable pour restaurer l’ordre, car la situation sécuritaire en dégradation a engendré une nouvelle crise humanitaire. Plus de 16 500 personnes déplacées en interne fuient la violence des gangs qui opèrent en toute impunité sous les « yeux complices de son régime », dénoncent des déplacés eux-mêmes. Ces individus font face à d’énormes difficultés, vivant dans des conditions précaires, et sont également confrontés à une menace sanitaire avec des cas de choléra signalés dans certains camps.

Toutefois, l’idée d’une intervention militaire dans un pays qui a joué un rôle déterminant dans l’émancipation de l’Afrique suscite des inquiétudes parmi de nombreux Haïtiens et des organisations internationales telles que le National Haitian American Elected Officials Network (NHAEON) et FANM in Action. Ils expriment leur préoccupation quant aux possibles conséquences néfastes d’une telle intervention, notamment l’aggravation de la crise politique et les pertes civiles qui pourraient en résulter. Au lieu de cela, ils préconisent l’arrêt du soutien au gouvernement actuel et la mise en place d’un gouvernement de transition légitime.

Ces deux voix, celle du Président Akufo-Addo et du Premier Ministre Ariel Henry, mettent en lumière des défis complexes et des enjeux historiques en Afrique et en Haïti. Alors que l’une réclame des réparations pour l’esclavage, l’autre demande une intervention de forces non-onusiennes sous prétexte de restaurer l’ordre. Ces deux destins se croisent sur la scène internationale, appelant à des réponses réfléchies et à des actions concertées pour résoudre des problèmes profondément enracinés.

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